
Pour le syndicat, le lien entre la réalisation d’un stage en milieu rural et l’élaboration d’un projet d’installation dans ces bassins de vie est évident. Rappelant qu’elle a déjà entamé un travail en collaboration avec l’Association des maires ruraux de France et adhéré à la Fédération des soins primaires, l’ISNAR-IMG estime que le développement des stages en ambulatoire dans ces territoires est « un axe phare » du renforcement de l’accès aux soins dont l’organisation « doit se repenser avec tous ses acteurs » et qui ne pourra pas se faire « sans un réel investissement des services publics » dans ces zones.
Kit découverte, voiture de fonction et loyer très modéré
De même que de nombreuses communes en déficit de praticiens continuent de déployer des trésors d’inventivité pour convaincre les futurs médecins de venir exercer en leur sein, le syndicat des internes en médecine générale liste un certain nombre de propositions qui, selon lui, permettraient d’attirer plus d’étudiants sur ces terrains de stage ruraux. Il plébiscite ainsi une aide logistique pour trouver un logement à une trentaine de minutes du lieu d’exercice avec une préférence pour des « lieux de vie partagés » dont le loyer ne dépasserait pas les 100 à 200 euros (sachant que la majorité des internes doivent déjà s’acquitter d’un loyer dans leur lieu de résidence principal).
Dans le même ordre d’idées, l’ISNAR-IMG pense qu’il serait bienvenu de mettre en place des « indemnités financières corrélées à l’éloignement kilométrique avec la subdivision de l’interne », un financement des titres de transport, une aide pour les impôts, un crédit automobile « pour passer le permis de conduire avant la fin du deuxième cycle des études médicales ou pour l’achat d’une voiture » ou, pourquoi pas, d’allouer une voiture de fonction à ces stagiaires. Concernant le volet culturel et social, les internes seraient également sensibles à un accueil par « les maires ou les acteurs de la collectivité » ainsi qu’à la remise « d’un kit découverte par l’office du tourisme ou le syndicat d’initiatives locales ». Malgré les sarcasmes de certains commentaires qui parlent d’inflation revendicatrice chez les jeunes médecins, on préfèrera reconnaître qu’il n’y a là rien de bien extravagant et que les compensations demandées font bien pâle figure en comparaison de l’enjeu sanitaire.
Benoît Thelliez