
Ainsi, MSF fait savoir qu’en 2017, alors que 40 000 de ses employés permanents travaillaient sur le terrain, 146 plaintes ou alertes ont été enregistrées au siège. « Ces signalements concernent un large éventail de griefs : abus de pouvoir, discrimination, harcèlement et autres formes de comportements inappropriés » souligne l’ONG. En outre, ces chiffres n’incluent pas les situations qui ont été directement gérées par les équipes sur le terrain.
Au total 40 cas ont été identifiés comme des cas d’abus ou de harcèlement dont 24 à caractère sexuel. Concernant ces 24 situations, dix-neuf licenciements ont été prononcés. Dans les autres cas, des mesures disciplinaires ont été prises.
L’humanitaire : un environnement propice aux abus ?
Contrairement à ce qui se passe chez Oxfam où de hauts responsables ont été poussés vers la sortie en raison de leur possible implication dans ces dérives, la direction de MSF semble, elle, ne pas être en cause, et rappelle s’être « engagée de façon univoque à combattre les abus et à renforcer les mécanismes et les procédures pour les prévenir et pour y répondre » et mener depuis plusieurs années de « vastes campagnes de sensibilisation » auprès de ses personnels.Pour Mike Jennings, directeur de recherche à l’École des Études Orientales et Africaines de Londres interrogé par l’Agence France Presse, les situations d'urgence sont propices aux abus en ce qu’elles mettent en contact direct « des personnes extrêmement vulnérables, qui ont tout perdu bien souvent, et d'autres qui ont accès à beaucoup de ressources, ce qui leur donne du pouvoir ».
F.H.