
Consciente de cette problématique, le ministre de la santé, Agnès Buzyn a nommé Pierre Ricordeau à la tête d’une mission chargée d’évaluer les effets de cette refonte tant décriée. Devant la commission des affaires sociales du Sénat, Agnès Buzyn a annoncé, que, selon les premières conclusions de cette mission, contrairement à sa première analyse, ce ne sont pas 10 %, mais « environ 20-25% » des établissements qui seront probablement défavorablement impactés par cette réforme. Les « niveaux de pertes » sont « tout à fait variables » d'un établissement à l'autre, « parfois très faibles mais parfois plus significatifs », a souligné le ministre, jugeant « urgent de trouver des solutions ». Fort de ce constat Agnès Buzyn s’est engagée, devant les sénateurs à « neutraliser les effets négatifs » de la réforme « par exemple en compensant, pendant une période à déterminer, un an ou deux ans, les pertes de recettes pour les EHPAD en difficulté ».
Petit pas du ministre et mutisme du Président
L'intersyndicale* qui avait qualifié de « saupoudrage » l'enveloppe de 50 millions d'euros annoncée fin janvier suite au dernier mouvement de grève et qui appelle à une nouvelle mobilisation le 15 mars a salué « un premier tout petit pas dont il convient encore de préciser les modalités effectives de mise en œuvre ».Malgré ce satisfecit, l’intersyndicale déplore en revanche qu’aucune annonce n’ait été faite « concernant le secteur de l'aide à domicile ni de celui des hôpitaux gériatriques en cours de fermeture, tout aussi touchés par la crise profonde que vit le secteur » et a fustigé, une nouvelle fois, le mutisme du Président de la République.
* AD-PA, CFDT, CFE-CGC, CFTC, CGT, FA-FP FO, FSU, SUD, UFAS et UNSA
Frédéric Haroche