Réunion sur le tiers-payant : les syndicats pas emballés !

Paris, le jeudi 29 mars 2018 - Nous vous annoncions hier la tenue d’une réunion avec les syndicats de médecins libéraux, au ministère de la santé, en vue de la publication d’un rapport en fin de semaine sur l’avenir et la place du tiers payant dans notre système de santé.
Deux syndicats qui ont participé à cette entrevue ont d’ores et déjà fait part de leurs ressentis par voix de communiqué.

Selon les échos syndicaux, le ministre de la Santé, Agnès Buzyn, aurait fait part de sa volonté de mettre en place un calendrier de « montée en charge » du tiers payant sur la part complémentaire, pour aboutir à un « tiers payant généralisable, facile, opérationnel et accessible à tous ».

Vers une dérive bureaucratique ?

La CSMF (Confédération des syndicats médicaux français) attire l’attention des autorités sur les risques de dérives bureaucratiques du projet ministériel.

« Si la CSMF rejoint la ministre sur le principe d’une dispense d’avance de frais, elle refuse encore et toujours les dérives bureaucratiques exponentielles. Dans la présentation de son rapport, l’IGAS a reconnu qu’il existait aujourd’hui un double envoi de facturation, donc un double circuit de paiement. C’est ce que la CSMF n’a eu de cesse de dénoncer au final : un système bien trop complexe à la charge du médecin ».

Contre un TPG « rampant »

En outre, la CSMF, comme le SML réaffirme sa ferme opposition « à une obligation rampante de tiers payant généralisé obligatoire pour les maisons et pôles de santé (…) La CSMF refuse également tout objectif chiffré de montée en charge du tiers payant obligatoire et non obligatoire, comme cela a été présenté » souligne l’organisation dirigée par le Dr Jean-Paul Ortiz. Dans la même veine, le SML, souligne avoir « bien noté que le Gouvernement envisageait d’élargir la cible des publics bénéficiant aujourd’hui du tiers payant automatique et constate un nouveau pas vers une généralisation rampante. Le syndicat veillera à ce que de « généralisable », avec tout ce que cela comporte de souplesse et liberté pour les praticiens, l’on ne bascule pas à un tiers payant généralisé et obligatoire pour tous. Le SML est fermement opposé à ce scénario et reste attaché aux piliers de la médecine libérale, à savoir une rémunération directe à l’acte du médecin par son patient ». Au syndicat de résumer et de conclure : « il serait judicieux de ne pas s’engager dans des usines à gaz ».
 

Xavier Bataille

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Vos réactions (1)

  • "Tiers payant" contre "mutuelle de la Secu"

    Le 03 avril 2018

    Amis médecins, nous aussi les pharmaciens avons connu la montée en puisance du tiers payant compliqué (8000 mutuelles a l'époque!). Vous avez raison de réclamer la simplicité, simplicité qui passe par l'adoption du projet Hirsch-Tabuteau (et de bien d'autres...): la Secu doit etre aussi le payeur de la part complémentaire. Elle se donne un mal fou pour ne pas le faire et garder un systeme compliqué source d'erreurs,mais comme ces erreurs, ce seront toutes les professions de santé qui en souffriront, le moment est venu d'une proposition nationale. Et heureusement, le lobbying de ceux qui vivent (très bien) en parasites de l'actuel systeme partiel et compliqué ne tiendra pas le choc devant l'Opinion Publique. Elle constatera que c'est logique et moins cher de simplifier, comme vous, comme nous,le demandons.

    Maignan, pharmacien

    Michel Le Moux

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