
Deux syndicats qui ont participé à cette entrevue ont d’ores et déjà fait part de leurs ressentis par voix de communiqué.
Selon les échos syndicaux, le ministre de la Santé, Agnès Buzyn, aurait fait part de sa volonté de mettre en place un calendrier de « montée en charge » du tiers payant sur la part complémentaire, pour aboutir à un « tiers payant généralisable, facile, opérationnel et accessible à tous ».
Vers une dérive bureaucratique ?
La CSMF (Confédération des syndicats médicaux français) attire l’attention des autorités sur les risques de dérives bureaucratiques du projet ministériel.« Si la CSMF rejoint la ministre sur le principe d’une dispense d’avance de frais, elle refuse encore et toujours les dérives bureaucratiques exponentielles. Dans la présentation de son rapport, l’IGAS a reconnu qu’il existait aujourd’hui un double envoi de facturation, donc un double circuit de paiement. C’est ce que la CSMF n’a eu de cesse de dénoncer au final : un système bien trop complexe à la charge du médecin ».
Contre un TPG « rampant »
En outre, la CSMF, comme le SML réaffirme sa ferme opposition « à une obligation rampante de tiers payant généralisé obligatoire pour les maisons et pôles de santé (…) La CSMF refuse également tout objectif chiffré de montée en charge du tiers payant obligatoire et non obligatoire, comme cela a été présenté » souligne l’organisation dirigée par le Dr Jean-Paul Ortiz. Dans la même veine, le SML, souligne avoir « bien noté que le Gouvernement envisageait d’élargir la cible des publics bénéficiant aujourd’hui du tiers payant automatique et constate un nouveau pas vers une généralisation rampante. Le syndicat veillera à ce que de « généralisable », avec tout ce que cela comporte de souplesse et liberté pour les praticiens, l’on ne bascule pas à un tiers payant généralisé et obligatoire pour tous. Le SML est fermement opposé à ce scénario et reste attaché aux piliers de la médecine libérale, à savoir une rémunération directe à l’acte du médecin par son patient ». Au syndicat de résumer et de conclure : « il serait judicieux de ne pas s’engager dans des usines à gaz ».Xavier Bataille