
Pour éviter cette catastrophe annoncée, il estime donc nécessaire que soit élaboré « un plan d’ampleur similaire à celui mis en place par Xavier Bertrand sous la pression de Patrick Pelloux après la canicule de 2003 ».
Bed managers et big data
Pour le médecin, qui est aussi député européen Les Républicains, la première étape serait de « diviser le pays en territoires au sein desquels la réponse à l’urgence sera normée. Une plateforme téléphonique ou numérique issue des actuels Samu et nourrie de big data, y regroupera tous les acteurs de santé. Elle guidera le patient. Elle régulera peu à peu l’accès aux SAU en envoyant le patient vers le service le moins chargé ou en lui fixant immédiatement un rendez-vous avec un professionnel dont le planning sera en ligne au titre de sa participation à la permanence des soins ».Rappelant que les hôpitaux ne connaissent pas toujours le nombre de lits réellement disponibles en leur sein, il propose par ailleurs la généralisation des bed managers, spécifiquement chargés de la gestion des lits, comme il en existe déjà dans certains hôpitaux de l’Assistance Publique-Hôpitaux de Paris (AP-HP).
Philippe Juvin considère également nécessaire que les moyens matériels et humains minimums requis pour faire "tourner" un service d’urgences soient fixés par décret, et que le cas échéant, ceux qui ne s’y conforment pas, soient fermés.
En outre, alors que l’on sait qu’une partie de l’affluence est liée au nombre important de personnes âgées transférées aux urgences, il propose de créer des unités spécifiques à destination de ces populations et que soit déployée la télémédecine dans les EHPAD, afin que les résidents soient moins systématiquement envoyés à l’hôpital en cas de problème de santé.
Philippe Juvin sera-t-il le Patrick Pelloux d’Agnès Buzyn ? A suivre…
Frédéric Haroche