Tiers payant : ne dites pas à mon patient que je suis généralisé, il me croit généralisable !

Paris, le mardi 24 avril 2018 – Et si, en matière de tiers-payant, comme dans tant d’autres domaines, tout n’était qu’affaire que de rhétorique et que dans cette perspective, Agnès Buzyn, parvenait à imposer le tiers payant généralisé uniquement en le qualifiant différemment ? C’est la question qui titillera peut-être l’esprit des médecins libéraux inquiets de ce dispositif,  à la lecture du rapport de l’IGAS, sur lequel le ministère de la santé doit se baser pour accomplir sa volonté de mettre en place un tiers payant "généralisable".

L'inspection générale des affaires sociales (IGAS) a ainsi remis ce lundi soir son rapport, fort de sept recommandations (voir tableau) pour parvenir à un déploiement « effectif du tiers payant intégral, sur la base d'outils simples et robustes ».


Ça ira !

Si le point d’achoppement principal demeurera les défis techniques relatifs à la part complémentaire de la dispense d'avance de frais, l’IGAS fait fi de ces inquiétudes et explique : « les outils des organismes d'assurance-maladie complémentaires sont en cours de développement et devront couvrir 75 % des assurés dès mi-2018 et la quasi-totalité en septembre 2019 ». 

Aussi, les inspecteurs estiment que « grâce à des outils simples et fiables d’utilisation (…) à partir de 2019 et surtout de 2020, le tiers payant pourrait être progressivement pratiqué pour l'ensemble des usagers ». Ces perspectives, favorables à une généralisation du tiers payant, ne préjugent en rien d’une quelconque obligation pour les médecins. Une telle approche semble abandonnée et il s’agirait plutôt de convertir progressivement l’ensemble des médecins, grâce à la levée des difficultés techniques, un peu à l’instar de la mise en place du système Vitale, désormais adopté par une large majorité de praticiens.

Frédéric Haroche

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Vos réactions (1)

  • Tiers payant simple et robuste

    Le 25 avril 2018

    Quoi de plus simple et robuste qu'une assurance maladie universelle, élaguée des structures venues du passé? Des cotisations employeurs et salariés percues par la seule URSSAF,(puisque c'est l'employeur qui centralise tout ça), des prestations verséees aux malades et aux professionnels par un seul interlocuteur aux frais de gestion reduits,solide financièrement, voila l'etape suivante pour le progrès. Macron repete souvent à ses députés "faites remonter les idées".Eh bien, en voila une, Monsieur le President des reformes.

    Maignan, pharmacien.

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