
Une équipe européenne vient de publier les résultats d’une nouvelle méta-analyse réalisée d’après une revue de la littérature publiée jusqu’en février 2018. Au total 40 études ont été incluses, avec 1 027 participants et des données pour 44 comparaisons entre le pancréas artificiel et toute autre méthode d’insulinothérapie (35 comparaisons concernent le pancréas artificiel délivrant uniquement de l’insuline et 9 concernent un dispositif double délivrant insuline et glucagon).
Un plus grand nombre d’heures en normoglycémie
Les données confirment l’intérêt du pancréas artificiel. Son utilisation est associée à une augmentation significative des heures passées en normoglycémie, à la fois pendant la nuit (différence moyenne 15,15 % ; intervalle de confiance à 95 % [IC] 12,21 à 18,09 %) et sur une période de 24 heures (9,62 % ; IC 7,54 % à 11,7 %). L’efficacité se manifeste aussi sur le temps passé en hyperglycémie, avec environ 2 heures de moins par jour, et en hypoglycémie (20 minutes de moins). Les résultats sont robustes pour les deux systèmes, simple ou dual, et dans les études réalisées dans les conditions de vie quotidienne, confirmant au passage la simplicité d’utilisation et la bonne tolérance des dispositifs. Enfin, cet effet favorable se manifeste aussi dans la réduction relative du taux moyen de glycémie, de 0,48 mmol/l, correspondant à la réduction de 0,3 % environ de l’hémoglobine glyquée, retrouvée dans les essais menés pendant plus de 8 semaines.Pour les auteurs, le pancréas artificiel présente donc des avantages certains par rapport aux modes classiques de délivrance de l’insuline. Ils concluent que les principales limitations à la recherche de preuves de l’efficacité du pancréas artificiel dans les méta-analyses, sont la difficulté de respecter des critères de comparaison dans les essais, les petits nombres de patients inclus et la faible durée des suivis.
Dr Roseline Péluchon