
Chahut et silence
Les attentes des représentants des syndicats et des personnels soignants ont été déçues. Malgré les chahuts, notamment au moment du point presse, le ministre a refusé de discuter des revendications des différents manifestants. « Jamais on a vu une ministre ne pas venir saluer une caravane » s’est désolé dans les colonnes du Parisien, Fabien Cohen, porte-parole de la coordination de vigilance et de défense de l’hôpital. La plupart des professionnels de santé présents ont exprimé la même déception.Néanmoins, tous les sujets n’auront pas été éludés. Ainsi, le conseiller médical du ministre a fait savoir que le groupe de travail sur la greffe hépatique de l’AP-HP allait être réuni prochainement pour faire le point sur la situation du Val de Marne et d’Henri Mondor.
Rassurer mais réformer
Si le ministre a préféré ne pas se frotter aux mécontents c’est que l’objectif de sa visite était délicat. Double, il avait tout à la fois pour but de saluer le travail conduit par les personnels du Samu, rudoyés, critiqués et parfois même menacés après la révélation de l’affaire Musenga, et en même temps de souligner l’importance d’une amélioration des pratiques. Le ministre s’est ainsi d’abord employé à « rassurer les personnels sur la confiance que les Français ont dans leur Samu ». Elle a assuré que les événements « dramatiques sont rares » et a évoqué le « travail remarquable » des agents. Cependant, le ministère de la Santé ne peut ignorer que le cas de Naomi Musenga n’est pas totalement isolé. Dans toute la France, des témoignages ont afflué pour évoquer des prises en charge en décalage avec la gravité affichée et parfois non respectueuses des patients. Des plaintes ont été déposées, qui si elles concernent parfois des situations où les manquements du Samu apparaissent moins flagrants que dans le cas Musenga, suggèrent des pratiques qui ne confèrent pas toujours la protection espérée. Agnès Buzyn a évoqué ces « affaires qui remontent » et estime que la mise en place d’une « assurance qualité » s’impose. Le ministre de la Santé plaide ainsi pour que l’ensemble des structures responsables de la régulation des urgences soit l’objet d’une « certification » régulière.Généralistes mis à contribution
Aurélie Haroche