
Paris, le vendredi 15 juin 2018 - En début d’année, Agnès
Buzyn avait laissé entrevoir son intention de renforcer l’action
des pouvoirs publics vis-à-vis de l’alcool…avant d’être tancée par
d’autres membres du gouvernement et le Président de la
République.
Cette question s’est de nouveau invitée dans les débats, hier,
grâce à une initiative de la Ligue nationale contre le cancer qui a
mené, avec l’institut Odoxa, une enquête auprès d’un échantillon
représentatif de 1004 personnes, afin de déterminer quelles mesures
les Français seraient prêts à approuver.
Le vin plus cher, c’est d’accord !
En premier lieu, soulignons que 54% des sondés se sont dits «
favorables » ou « très favorables » à « une
augmentation du prix des produits contenant de l'alcool »,
rejoignant ainsi un groupe de spécialistes de santé publique ayant
récemment plébiscité cette mesure. Mieux, 58% adhèrent à l'idée
d'une « taxation sur les produits contenant de l'alcool pour
compenser les dépenses de santé liées à la consommation
d'alcool ».
Autres dispositions proposées par la Ligue, « le
renforcement de la prévention chez les jeunes » fait presque
l'unanimité avec 92 % d’opinions favorables. « Un étiquetage sur
les boissons alcoolisées mentionnant les risques liés à la
consommation d'alcool » est, lui aussi, plébiscité par 81% des
sondés. Enfin, « l'interdiction totale de la publicité pour les
produits alcoolisés y compris sur internet » est approuvée par
71% des personnes interrogées.
Forte de ce constat, la Ligue contre le cancer demande aux
pouvoirs publics « l’interdiction totale de la publicité des
produits alcoolisés, internet compris, un étiquetage spécifique sur
les risques liés à la consommation d’alcool sur tous les produits
alcoolisés, une taxation au gramme d’alcool sur les produits en
contenant ».
Soulignons que cette dernière mesure n’est pas qu’un doux rêve
et que le 1er mai dernier, l'Écosse a
introduit un prix minimum (50 pence par unité d'alcool) afin
d'empêcher la vente de bouteilles trop bon marché.
Qui a dit que lutter contre l’alcool c’était « emmerder » les
Français ?
Frédéric Haroche