Vers des pubs pour les professionnels de santé ?

Paris, le jeudi 21 juin 2018 – Un rapport du Conseil d’État, commandé par le premier ministre, suggère un certain nombre de recommandations visant à élargir les possibilités de faire de la publicité pour les professionnels de santé.

Rappelons qu’aux termes de la loi actuelle, les informations que peuvent communiquer les médecins au public sont limitées à leur plaque et  leur ordonnancier qui peuvent comporter les noms, prénoms, numéro de téléphone, jours et heures de consultations, secteur d'exercice, diplômes, titres et qualifications reconnus, le tout avec « discrétion ».

Docteur Martin, c’est vachement bien !

Ce document propose, entre autre, de « supprimer l’interdiction de la publicité directe ou indirecte dans le code de la santé publique et poser un principe de libre communication des informations par les praticiens au public, sous réserve du respect des règles gouvernant leur exercice professionnel  (…) D’imposer, par des dispositions expresses, que la communication du professionnel de santé soit loyale, honnête et ne fasse état que de données confirmées, que ses messages, diffusés avec tact et mesure, ne puissent être trompeurs, ni utiliser des procédés comparatifs, ni faire état de témoignages de tiers ».

Ces « publicités » pourraient permettre aux professionnels de santé « de communiquer au public des informations sur leurs compétences et pratiques professionnelles, leur parcours professionnel, des informations pratiques sur leurs conditions matérielles d’exercice ainsi que des informations objectives à finalité scientifique, préventive ou pédagogique et scientifiquement étayées sur leurs disciplines et les enjeux de santé publique ».

Dans le cas particulier des pharmaciens d’officine, le Conseil d’Etat propose de « favoriser le développement de la communication des pharmaciens auprès du public, afin de l’assister dans le parcours de soins, sur la gamme des prestations qu’ils peuvent délivrer et leur qualité, leur certification quant à la dispensation des médicaments, la validation de leur formation professionnelle continue ainsi que leur appartenance éventuelle à des groupements d’officines ou à d’autres réseaux professionnels. Ces informations à caractère objectif et informatif pourraient être diffusées par tout support, et en particulier sur les sites Internet des officines ».

Néanmoins, le Conseil d’État avance tout de même la nécessité de restreindre la publication de ces annonces au  « support adéquat n’étant pas de nature à rendre cette diffusion commerciale », qu’il reste à déterminer...

Cet avis, qui s’inscrit dans l’évolution des législations européennes à ce sujet  pourrait recevoir un certain écho Avenue de Ségur…

F.H.

Copyright © http://www.jim.fr

Réagir

Vos réactions (1)

  • Promesses de plaintes à foison...

    Le 22 juin 2018

    Étant donné les nombreux débordements de certains professionnels de santé en matière de publicité, alors même qu'elle est encore interdite, j'ai vraiment des doutes sur une publicité "loyale, honnête et ne fasse état que de données confirmées". Les chambres de conciliation des Ordres vont déborder...

    Je ne crois pas que ce soit une bonne idée, déjà qu'on a quelquefois l'impression que la médecine s'apparente plus à du commerce qu'à du soin.
    Cessons de gérer l'hôpital comme une entreprise et le soin comme une prestation commerciale...

    Bégonia Sanchez, Infirmière

Réagir à cet article