C'est dans cet esprit qu'a été conçue l'étude de phase 3 OPTIMISMM évaluant l'intérêt de l'ajout du pomalidomide au classique bortezomib/dexaméthasone faible dose chez des patients en rechute après exposition au lénalidomide. L'idée de base était que la conjonction des propriétés immunomodulatrices du pomalidomide, son activité cytotoxique documentée in vitro sur des cellules résistantes au lénalidomide et sa synergie d'action avec le doublet inhibiteur du protéasome + corticothérapie s'avérerait très probablement bénéfique.
L'essai a enrôlé 559 patients en rechute après 1 à 3 lignes de
traitements (médiane 2) et au moins 2 cycles de lénalidomide. Dans
les faits, tous les patients avaient déjà été exposés au
lénalidomide et 70 % y étaient réfractaires.
Dans le cadre d'un suivi médian de 16 mois, il a été rapporté une médiane de survie sans progression (critère principal d'évaluation) de 11,2 mois dans le bras triplet versus 7,1 mois dans le bras doublet (HR [Hazard Ratio] = 0,61 ; intervalle de confiance à 95 % [IC95] de 0,49 à 0,77 ; p < 0,0001) et ce bénéfice est constaté dans l’ensemble des sous-groupes évalués, indépendamment de l'âge, du risque cytogénétique, du nombre de lignes préalables et du caractère réfractaire ou non au lénalidomide.
A noter que le bénéfice le plus important est documenté chez
les sujets n'ayant eu qu'une seule ligne de traitement préalable
(médiane de survie sans progression de 20,73 mois versus
11,63 mois (HR = 0,54 ; IC 95% 0,36-0,82), ce qui suggère fortement
que ce traitement mérite d'être mis en œuvre rapidement après échec
d'une première ligne comportant le lénalidomide.
Le taux de réponses tumorales objectives dans le bras triplet
est de 82,2 % versus 50 % dans le bras doublet (p <
0,001).
Ces résultats ont été obtenus sans toxicités
inattendues.
Dr Jean-Claude Lemaire