Myélome multiple en rechute, l'OPTIMISMM est de mise

En dépit de nombreux progrès, il n'en demeure pas moins que l'on ne guérit pas du myélome, ce qui justifie la quête permanente de nouvelles options pour allonger l'espérance de vie des patients.

C'est dans cet esprit qu'a été conçue l'étude de phase 3 OPTIMISMM évaluant l'intérêt de l'ajout du pomalidomide au classique bortezomib/dexaméthasone faible dose chez des patients en rechute après exposition au lénalidomide. L'idée de base était que la conjonction des propriétés immunomodulatrices du pomalidomide, son activité cytotoxique documentée in vitro sur des cellules résistantes au lénalidomide et sa synergie d'action avec le doublet inhibiteur du protéasome + corticothérapie s'avérerait très probablement bénéfique.

L'essai a enrôlé 559 patients en rechute après 1 à 3 lignes de traitements (médiane 2) et au moins 2 cycles de lénalidomide. Dans les faits, tous les patients avaient déjà été exposés au lénalidomide et 70 % y étaient réfractaires.

Les traitements étaient administrés par cycles de 21 jours et la randomisation a alloué 281 patients au bras pomalidomide (4 mg de J1-J14) + bortézomib (1,3 mg/m2 à J1, J4 , J8 et J11 des 8 premiers cycles puis à J1 et J8 à partir du cycle 9) + dexaméthasone (20 mg pour les moins de  75 ans et 10 mg pour les plus de 75 ans) le jour et 278 au bras bortézomib + dexaméthasone (mêmes doses et modalités).

Dans le cadre d'un suivi médian de 16 mois, il a été rapporté une médiane de survie sans progression (critère principal d'évaluation) de 11,2 mois dans le bras triplet versus 7,1 mois dans le bras doublet (HR [Hazard Ratio] = 0,61 ; intervalle de confiance à 95 % [IC95] de 0,49 à 0,77 ; p < 0,0001) et ce bénéfice est constaté dans l’ensemble des sous-groupes évalués, indépendamment de l'âge, du risque cytogénétique, du nombre de lignes préalables et du caractère réfractaire ou non au lénalidomide.

A noter que le bénéfice le plus important est documenté chez les sujets n'ayant eu qu'une seule ligne de traitement préalable (médiane de survie sans progression de 20,73 mois versus 11,63 mois (HR = 0,54 ; IC 95% 0,36-0,82), ce qui suggère fortement que ce traitement mérite d'être mis en œuvre rapidement après échec d'une première ligne comportant le lénalidomide.

Le taux de réponses tumorales objectives dans le bras triplet est de 82,2 % versus 50 % dans le bras doublet (p < 0,001).

Ces résultats ont été obtenus sans toxicités inattendues.

Dr Jean-Claude Lemaire

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