
Paris, le mercredi 4 juillet 2018 – Après l’émoi provoqué par
l’affaire Naomi Musenga, Agnès Buzyn avait reçu en mai les
responsables de syndicats d’urgentistes et des représentants de
sociétés savantes de médecine d’urgence et leur avait confié le
soin d’établir des propositions rapides pour « améliorer »
les Samu et notamment la régulation médicale.
Ce lundi, Samu-Urgences de France, la Société française de
médecine d'urgence (SFMU), le Conseil national de l'urgence
hospitalière (CNUH) et l’Association des médecins urgentistes de
France (AMUF) lui ont exposé un plan articulé en deux axes.
La régulation médicale a besoin d’un « contrôle qualité »
En premier lieu, ces organisations veulent mettre en place un
« contrôle qualité » de la régulation médicale, et en
particulier faire certifier les plateformes 15 selon les normes de
management (ISO 9001), d’ici 18 à 24 mois.
Les urgentistes proposent également de sécuriser la régulation
médicale par l'élaboration d'un référentiel et la mise en place du
principe d'accréditation en équipe (médecins régulateurs,
paramédicaux et ARM) en mobilisant un outil prévu par la Haute
Autorité de santé (le programme PACTE).
Les professionnels ont aussi mis en avant la nécessité que les
centres d'appels du Samu soient "certifiés" dans la nouvelle
procédure de certification des établissements de santé, en cours
d'élaboration, par la HAS.
Dans ce cadre il souhaite que soit organisée la «
réécoute » aléatoire de certains appels et mis en place des
« indicateurs qualité ».
Assistant de régulation médicale : bientôt une profession de santé ?
Alors qu’à l’heure actuelle les assistants de régulation
médicale (ARM) ont un statut administratif et que chaque Samu
organise en interne leur formation, les urgentistes proposent
d’uniformiser ces cursus à l’échelle nationale et de reconnaître
les ARM comme une profession de santé sanctionnée par un diplôme
d’état permettant l'inscription de la discipline au code de la
santé publique.
Dans un communiqué, le ministère a indiqué que ces suggestions
seraient « instruites par les services du ministère, en lien
avec les recommandations que l'Inspection générale des affaires
sociales (Igas) formulera prochainement ».
Frédéric Haroche