
F.H.
F.H.
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Assurément, si le droit de vote a le moindre sens, il doit être accordé à tous, sans exception. Sinon, ce n'est pas un droit, mais un privilège totalement incompatible avec l'idée républicaine.
Maintenant, on peut s'interroger sur la valeur de ce droit.
Cedemin
Une autre manière de supprimer tout privilège pourrait être de décréter... l'abolition des scrutins populaires : plus personne ne serait exposé à de ruineuses propagandes, à des argumentaires fallacieux, à des promesses intenables ; aucun de nous ne serait sommé de donner un avis sur des sujets qu'il ne maîtrise pas et sur des personnes dont il ne sait à peu près rien ; nous n'aurions plus à contribuer à l'attribution de blancs-seings dont les dépositaires abuseront sans vergogne en excipant de la volonté du peuple...
A l'inverse on pourrait, avec les outils modernes de communication, donner à la démocratie une véritable capacité d'expression continue, imposer la consultation permanente des citoyens et des corps intermédiaires, permettre à tout moment l'éviction de représentants politiques qui défaillent...
Le vote universel est en fait l'invention qui permet aux tyrans de faire porter la responsabilité de leurs errements à la population. Le peuple vote, donc il n'a plus rien à dire. Et les minorités ont encore moins le droit de se plaindre, puisqu'on leur a permis d'exprimer leurs opinions vite balayées par une majorité.
Le droit de vote sert les privilégiés : les vedettes médiatiques dont il assure le pouvoir, et les votants conformistes dont le nombre étouffe les voix discordantes.
Il n'est pas sûr que les handicapés mentaux tireront un quelconque bénéfice d'un droit de vote (que d'aucun sauront certainement diriger). En revanche, les dirigeants politiques ont certainement intérêt à pousser jusqu'au bout la logique des scrutins populaires, par nature dénués de toute rationalité.
Pierre Rimbaud