Handicap mental : Emmanuel Macron plaide en faveur du droit de vote « pour tous »

Paris, le lundi 16 juillet 2018 - En France, aujourd’hui, on estime qu’entre un tiers et un quart des 385 000 personnes placées sous tutelle ne peuvent exercer leurs droits civiques en raison d’une décision des juges des tutelles les ayant déclarés inaptes à participer à la vie citoyenne, en vertu de l’article L5 du code électoral.

Cette situation est régulièrement dénoncée par les associations, mais aussi par des institutions nationales et internationales.

Lors de son discours au congrès de Versailles, lundi dernier, Emmanuel Macron a annoncé l'ouverture du droit de vote à toutes les personnes handicapées mentales mises sous tutelle.

Hier, dans une tribune au Journal du dimanche (JDD), la secrétaire d'Etat chargée des personnes handicapées, Sophie Cluzel a soutenu cette proposition et fait un parallèle, que certains voudront peut-être discuter, avec la fin du suffrage censitaire ou l’ouverture du droit de vote aux femmes.

Elle résume : « la volonté et la possibilité d’exprimer ses choix ne dépendent pas d’un niveau d’indépendance économique, culturelle ou sociale ni d’un niveau de connaissance mais relèvent de la qualité intrinsèque de l’être humain. On ne naît pas égaux devant les lois de la vie, mais les lois de la République doivent nous permettre de le devenir et de le rester ».

En outre, elle qualifie cette reconnaissance comme « une première étape majeure » vers une société plus inclusive vis-à-vis des personnes handicapées.

F.H.

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Vos réactions (1)

  • Le droit de quoi ?

    Le 18 juillet 2018

    Assurément, si le droit de vote a le moindre sens, il doit être accordé à tous, sans exception. Sinon, ce n'est pas un droit, mais un privilège totalement incompatible avec l'idée républicaine.
    Maintenant, on peut s'interroger sur la valeur de ce droit.

    Cedemin
    Une autre manière de supprimer tout privilège pourrait être de décréter... l'abolition des scrutins populaires : plus personne ne serait exposé à de ruineuses propagandes, à des argumentaires fallacieux, à des promesses intenables ; aucun de nous ne serait sommé de donner un avis sur des sujets qu'il ne maîtrise pas et sur des personnes dont il ne sait à peu près rien ; nous n'aurions plus à contribuer à l'attribution de blancs-seings dont les dépositaires abuseront sans vergogne en excipant de la volonté du peuple...
    A l'inverse on pourrait, avec les outils modernes de communication, donner à la démocratie une véritable capacité d'expression continue, imposer la consultation permanente des citoyens et des corps intermédiaires, permettre à tout moment l'éviction de représentants politiques qui défaillent...
    Le vote universel est en fait l'invention qui permet aux tyrans de faire porter la responsabilité de leurs errements à la population. Le peuple vote, donc il n'a plus rien à dire. Et les minorités ont encore moins le droit de se plaindre, puisqu'on leur a permis d'exprimer leurs opinions vite balayées par une majorité.
    Le droit de vote sert les privilégiés : les vedettes médiatiques dont il assure le pouvoir, et les votants conformistes dont le nombre étouffe les voix discordantes.
    Il n'est pas sûr que les handicapés mentaux tireront un quelconque bénéfice d'un droit de vote (que d'aucun sauront certainement diriger). En revanche, les dirigeants politiques ont certainement intérêt à pousser jusqu'au bout la logique des scrutins populaires, par nature dénués de toute rationalité.
    Pierre Rimbaud

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