La naissance a un coût. Et celles par césarienne coûtent 25 %
plus chère qu’une naissance par voie basse. La réduction des
dépenses de santé dans ce secteur passe donc par une réduction du
nombre de ces interventions. C’est ce qu’ont voulu démontrer les
canadiens qui ont vu leur taux de césariennes fortement augmenter
ces 10 dernières année sans amélioration des facteurs périnataux.
Alors sans même parler de la qualité des soins, il est évidement
légitime de vouloir éviter les césariennes qui ne sont pas
nécessaires.
C’était le but du programme QUARISMA dont une étude
rétrospective des coûts avant et après intervention a servi de base
pour extrapoler les résultats sur l’ensemble du territoire.
QUARISMA est un programme visant à diminuer le nombre de naissance
par césarienne via la formation dans chaque établissement d’un
référent chargé de promouvoir l’accouchement par voie basse. Par
ailleurs, des audits pratiqués par le personnel lui-même permettent
d’évaluer régulièrement l’évolution des pratiques.
16 millions d’euros d’économie
Entre les formations, les audits et les recertifications,
QUARISMA a permis d’économiser l’équivalent de plus de 16 millions
d’euros sur 105 351 accouchements québécois : 5 millions sur les
césariennes, 7 sur les voies basses, 6 sur la morbidité néonatale
moins les 1,6 millions du coût du programme QUARISMA. Les économies
sont plus importantes dans le groupe des accouchements à bas risque
en particulier du fait qu’il y a moins de complications maternelles
et de soins lourds pour l’enfant.
La projection de ces économies sur l’ensemble du territoire
table sur une réduction des dépenses de plus de 97 millions sur 4
ans. Des chiffres approximatifs bien entendu, tant les disparités
selon les provinces sont importantes. Le taux de césarienne atteint
en effet 32 % dans certains états, alors que dans d’autres, comme
le Québec , il n’est que de 20 % (plus bas taux du pays). De plus,
QUARISMA s’adresse uniquement aux médecins et les économies seront
moindres là où les sages-femmes prennent une part plus importante
dans les naissances. Par ailleurs, différents facteurs tels que la
prise en charge des grossesses ultérieures, avec moins d’utérus
cicatriciels, n’ont pas non plus pu être pris en compte. Enfin,
certaines infrastructures et personnels ne seraient pas
immédiatement impactés par la baisse du nombre de
césariennes.
Mais, malgré ces approximations, qui n’aurait pas envie de
diminuer le nombre de césariennes inutiles tout en faisant des
économies ?
Marie Gélébart