
Paris, le vendredi 20 juillet - Finalement paru au Journal
Officiel du 5 juillet, l’un décret les plus réclamés par les
étudiants en santé s’inscrit dans la réforme du troisième cycle des
études de médecine lancée en 2016 et a pour objet la création d’un
statut de « docteur junior » à compter de novembre 2020. Il
concerne les étudiants de troisième cycle des études de médecine
(ou de pharmacie pour ceux inscrits en biologie médicale) qui
accomplissent la phase 3 dite de consolidation, soit la dernière de
l’internat. Il ne s’adresse donc pas, pour l’heure, aux étudiants
en médecine générale.
Lorsqu'il a validé l'ensemble des connaissances et compétences
nécessaires à la validation de la phase 2 de la spécialité suivie,
soutenu avec succès sa thèse et obtenu le diplôme d’État de docteur
en médecine ou en pharmacie, l'étudiant est alors nommé en qualité
de docteur junior par le directeur général du centre hospitalier
universitaire (CHU) de rattachement. Il s’inscrit en outre pour la
durée de la phase 3 restant à accomplir sur un tableau spécial
établi et tenu à jour par le conseil départemental de son ordre de
rattachement et est ensuite affecté sur son lieu de stage par
l’Agence régionale de santé (ARS).
Autonomie supervisée
Concernant ses attributions, le décret stipule que « le
docteur junior exerce des fonctions de prévention, de diagnostic,
de soins et, le cas échéant, des actes de biologie médicale, avec
pour objectif de parvenir progressivement à une pratique
professionnelle autonome ». Le régime sous lequel est placée sa
formation est qualifié d’ « autonomie supervisée ». Une
supervision qui « est assurée par un praticien auquel le docteur
junior peut avoir recours à tout moment de son exercice » et
qui a pour objet « le conseil, l'accompagnement dans les actes
médicaux accomplis par le docteur junior et la prise en charge
d'une situation à laquelle ce dernier ne pourrait faire face en
autonomie ». Un référentiel de mises en situation fixe, pour
chaque spécialité, les étapes du parcours permettant au docteur
junior d'acquérir progressivement une pratique professionnelle
autonome.
Un autre arrêté publié conjointement crée quant à lui une
indemnité forfaitaire d’hébergement de 200 euros brut par mois qui
sera versée aux internes, à partir de novembre de cette année, puis
aux premiers docteurs juniors qui accompliront un stage ambulatoire
situé dans une zone sous-dense et à plus de 30 kilomètres de leur
centre de formation et de leur domicile. Si les syndicats
d’internes (ISNI) se réjouissent de la mise en œuvre de ce nouveau
statut, la Confédération des syndicats médicaux français (CSMF) a
réagi en estimant que « cette année de docteur junior ne doit
pas se faire au détriment de la durée habituelle de l’internat
phase 1 et phase 2 ». L’instance présidée par le docteur
Jean-Paul Ortiz réclame également que cette phase soit « ouverte
au secteur libéral » et considère que c’est « une condition
indispensable à la sauvegarde d’une médecine libérale de
qualité ».
Benoît Thelliez