Refus des compteurs Linky[1], droit de retrait des
personnels contraints à travailler dans des locaux «
connectés », saturés en rayonnements électro-magnétiques,
troubles allégués par des sujets vivant à proximité d’émetteurs ou
d’antennes-relais… Les exemples ne manquent pas pour débattre de la
nocivité réelle ou présumée de l’exposition (actuellement
démultipliée) à ces ondes. Mais Gérald Bronner, professeur de
sociologie à l’université Paris-Diderot, présente à ce propos le
phénomène édifiant d’un effet nocebo... contagieux ! Rappel des
faits : en 2009, des habitants de Saint-Cloud (Hauts-de-Seine) se
plaignent de « curieux symptômes » : céphalées, «
saignements de nez, sensations étranges comme un goût métallique
dans la bouche... ». Certains sujets concernés étant riverains
de trois antennes-relais, récemment installées, ils ne tardent pas
à conclure leur « enquête épidémiologique » en attribuant la
cause de leurs troubles à ces insidieuses antennes par lesquelles
le mal peut si vite arriver, d’autant plus que, documentée depuis
longtemps, la dangerosité biologique d’autres rayonnements
(ultraviolets, rayons X, radio-activité) ne fait aucun doute.
Pourquoi pas aussi a priori, par principe de précaution, les ondes
des téléphones mobiles ?... Une alerte médiatique dénonce donc un «
scandale sanitaire », d’autant plus grave que les antennes
incriminées sont implantées près d’une maison de retraite et d’une
école maternelle.
Une question d’antennes
Tout serait fort bien dénoncé, et la population pourrait se
confondre en remerciements pour les vigilants lanceurs d’alerte...
Sauf que... l’on s’aperçoit alors qu’il n’a pas encore été procédé
au raccordement de ces antennes-relais au réseau électrique !
Autrement dit, en l’absence d’alimentation électrique, ces «
dangereux émetteurs de rayonnements hertziens » ne sont pas
déjà en fonction... Ce qui n’empêche pas la prolifération des «
malaises » de riverains « lésés » par ces dispositifs
« inquiétants » ! Autre constat surprenant, Gérald Bronner
rappelle qu’une étude par IRM fonctionnelle a montré que les
personnes se déclarant sensibles aux ondes électromagnétiques
réagissent plus que les autres à une exposition fictive à des «
rayonnements » (imaginaires) : on observe, chez ces sujets,
une modification spécifique de l’activité du cortex cingulaire et
insulaire. En d’autres termes, il est possible que l’adage «
mieux vaut prévenir que guérir » soit parfois pris en défaut :
dans ce type de situation, certains peuvent littéralement « se
rendre malade » ou avoir le sentiment de l’être, à la simple
idée qu’ils pourraient le devenir ! Et leur souffrance est alors
bien réelle, malgré son caractère purement psychologique... Si les
alarmes sur les problèmes de santé publiques sont utiles, elles
peuvent donc parfois contribuer à une épidémie de symptômes
ressentis à tort. On ne peut s’empêcher de songer ici à une affaire
récente où un changement (apparemment mineur) dans la formulation
galénique d’une opothérapie substitutive a eu cependant des
conséquences éprouvées par de nombreux patients...
Je suis étonné qu'en 2018, dans une revue médicale,il soit écrit " Et leur souffrance est alors bien réelle, malgré son caractère purement psychologique "!!! Il y a beaucoup à faire pour favoriser les connaissances psycho-pathologiques.
Dr Lucien Duclaud
Un étonnement indu
Le 01 août 2018
En ce qui me concerne, je suis surtout étonné de votre étonnement à ce sujet! En écrivant cette phrase, je n'avais nullement l'intention de nier l'existence de la souffrance psychologique (dont cet article confirme la réalité), mais d'insister au contraire sur le contraste entre cette réalité et la nature sine materia (physique) de son déterminisme. Je pense donc que vous me faites là un (mauvais) procès d'intention. Dr Alain Cohen
Effet nocebo contagieux
Le 01 août 2018
Ne sommes nous pas devant probablement le même phénomène avec les antivaccins et le Lyme chronique ? Peut-être ! Dr Françoise Sanquer