
Londres, le lundi 27 août 2018 - Le gouvernement britannique a
rappelé ce jeudi qu’en cas de Brexit dur sans accord avec l’Union
Européenne, les couples britanniques ne pourront plus faire appel
aux banques de sperme européennes.
L’éventualité, de plus en plus probable, d’un Brexit dur,
c'est-à-dire d’une sortie du Royaume-Uni de l’Union Européenne sans
accord, aurait, on le sait, des conséquences importantes dans de
nombreux domaines. Si l’on pense en premier lieu au commerce ou à
l’immigration, le gouvernement britannique a rappelé ce jeudi que
le don de sperme pourrait également être affecté. En effet, dans
une note technique adressée aux entreprises et citoyens concernant
les conséquences d’une sortie sans accord, il a été rappelé qu’un
tel scénario conduirait à l’abrogation de la législation européenne
relative aux produits du corps humain. Les couples britanniques
seraient alors dans l’impossibilité d’importer du sperme depuis
l’Union Européenne.
Bébés Vikings
La nouvelle est prise très au sérieux outre Manche, le
Royaume-Uni étant devenu un gros importateur de sperme depuis que
la loi de 2005 levant l’anonymat des donneurs a fait drastiquement
chuter les dons de sperme dans le pays. Ce sont ainsi quelque 3 000
échantillons de sperme qui ont été importés du Danemark l’an
dernier, un phénomène appelé « les bébés vikings ». Mais si
le Royaume-Uni sort de l’Union Européenne sans accord, les banques
de sperme de sa Majesté devront passer de nouveaux accords avec les
établissements européens.
Pour rassurer les sujets de sa Majesté, le ministère de la
Santé a rappelé que les entreprises disposant d’une licence
spécifique pourront importer du sperme depuis des pays tiers. Mais
les délais risquent de s’allonger : suite à un récent changement de
législation, il faut trois mois pour importer du sperme depuis les
États-Unis, contre une semaine seulement depuis le Danemark.
Certains craignent également que le Brexit conduise à une
augmentation des frais d’importation, qui seront répercutés sur les
couples.
Si aucun accord n’est trouvé entre le Royaume-Uni et l’Union
Européenne, la solution la plus simple serait sans doute une
augmentation des dons de sperme par des citoyens britanniques. Le
pays sera-t-il touché par un grand élan patriotique masturbatoire ?
L’Angleterre attend de chacun qu’il fasse son devoir.
Quentin Haroche