Les étudiants ont des idées pour améliorer l’accès aux soins

Paris, le lundi 3 septembre 2018 - Très déçus par le récent « Rapport Vigier » sur l’égal accès aux soins sur le territoire et la lutte contre la désertification médicale, les représentants des étudiants en médecine (Anemf) ont décidé de compiler leurs propositions en la matière qui, sans surprise, favorisent l’incitation plutôt que la coercition.

Sur le volet de l’entrée dans les études, l'ANEMF regrette que le système en place « sélectionne des profils très similaires et peu diversifiés », soit une énorme majorité de scientifiques et d’étudiants issus des classes socioprofessionnelles élevées. Elle préconise donc de multiplier les voies d’accès, à l’instar de ce qui commence à être mis en place avec les expérimentations AlterPaces et PluriPass, pour atténuer cette sélection sur des critères sociaux et diversifier les volontés professionnelles. Concernant le numerus clausus, l’association étudiante considère que sa réforme, bien que nécessaire, n’est pas une priorité en regard de la nécessité d’augmenter les capacités de formation.

Un réengagement de l’État

Afin de « découvrir les territoires et les modes d’exercice », le développement des stages hors CHU pour faire connaître la médecine ambulatoire dès l’externat est considéré comme une urgence. De nouveaux terrains devraient ainsi être ouverts dans des Maisons de santé pluridisciplinaires ainsi que dans des Communautés pluri-professionnelles territoriales de santé (CPTS). Corolairement, l’ANEMF souhaite voir le nombre de Maîtres de stage universitaires (MSU) augmenter en même temps que leur rémunération.

Concernant l’installation, l’association demande la création d’un guichet unique interprofessionnel d’accompagnement à l’installation au sein des Agences régionales de santé (ARS) qui fera la synthèse des aides financières disponibles et mettra en contact les professionnels avec les collectivités territoriales demandeuses. Pour l’ANEMF, la seule manière de faire venir les médecins dans les territoires considérés comme de véritables déserts et de réengager une politique publique d’aménagement afin d’y faire revenir des services de base : crèches, écoles, internet, magasins de proximité, etc.

Décloisonner

Autre chantier décisif, la rénovation de l’offre de soins doit passer, selon l’ANEMF, par une refonte du rôle de chaque professionnel de santé afin de renforcer la collaboration entre personnel médical et paramédical. Mise en commun des enseignements et collaboration précoce au sein de la formation sont dès lors plus que souhaitables, de même que la mise en place des pratiques avancées pour toutes les professions paramédicales permettra de faire muter favorablement l’organisation des soins en la décloisonnant.

Le soutien financier d’un déploiement massif de la télémédecine est une autre solution que l’association étudiante considère comme prioritaire, de même que son intégration au sein de la formation, notamment dans les offres de Développement professionnel continu (DPC). Enfin, les futurs médecins considèrent comme pertinent le fait d’exporter les ressources humaines de l’hôpital à l’échelle de tout un territoire en répartissant les missions de recherche, de soins et d’enseignement en fonction des besoins.

Benoît Thelliez

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