HPV : Gardasil 9, une protection plus large contre le cancer du col de l’utérus
Paris, le vendredi 7 septembre 2018 – Depuis le début de la
semaine, une nouvelle version du vaccin Gardasil dirigé contre les
virus HPV est accessible aux médecins français et à leurs
patientèle. Gardasil 9 assure désormais une protection contre neuf
souches du papillomavirus (HPV 6, 11, 16,18, 31, 33, 45, 52 et 58)
contre quatre auparavant, ce qui permettrait en théorie de prévenir
la survenue de 90 % des cancers du col de l’utérus. Autorisé en
Europe et recommandé par l’agence européenne du médicament dès
2015, Gardasil 9 est déjà disponible dans 20 pays où 42 millions de
doses ont été distribuées. Ce vaccin qui offre une protection plus
large a ainsi déjà contribué à des résultats encourageants
concernant l’incidence des infections par le HPV.
Une prise en charge limitée aux publics ciblés par les
recommandations
En France, il a fallu attendre un avis favorable du Haut conseil de
la Santé publique en 2017 puis un accord sur les prix en ce début
d’année pour que Garsasil 9 soit disponible. Pris en charge à 65 %
par l’Assurance maladie, son prix est de 113 euros TTC. Le
remboursement n’est cependant possible que pour certaines
populations : les filles immunocompétentes âgées de 11 à 14 ans et
en rattrapage jusqu'à l'âge de 19 ans révolus, chez les hommes
ayant des rapports sexuels avec d’autres hommes jusqu’à 26 ans et
chez les personnes immunudéprimées (aux mêmes âges que dans la
population générale).
Message clair essentiel
Si l’on en croit des déclarations récentes des responsables de la
HAS, les recommandations pourraient bientôt évoluer, ce qui
modifierait le champ du remboursement. Beaucoup en effet déplorent
qu’à la différence d’un grand nombre de pays occidentaux, la France
ait fait le choix de réserver la vaccination aux jeunes filles et
aux jeunes hommes ayant des rapports homosexuels, quand
l’immunisation de l’ensemble de la population promet une meilleure
couverture vaccinale et évite certaines discriminations. Un message
sans ambivalence sur cette vaccination apparaît en outre essentiel
pour accroître une couverture encore très faible en France (elle ne
dépassait pas 20 % chez les adolescentes de 15 ans en 2015) en
raison de diffusions d’informations non vérifiées sur l’efficacité
et la tolérance du vaccin.
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