
Bourg-en-Bresse, le mardi 2 octobre 2018 – Invité à prendre la
parole à l'occasion du 125ème Congrès
national des sapeurs-pompiers de France et présentant un plan
visant à favoriser l’engagement des citoyens chez les pompiers
volontaires, le ministre de l'Intérieur, Gérard Collomb a
(re)déterré la hache de guerre autour de l’instauration d’un numéro
unique d’urgences.
« Le président de la République a fixé l'objectif d'aboutir
à un numéro d'appel unique, le 112, et c'est ce que nous allons
mettre en œuvre avec le ministère de la santé » a-t-il
asséné.
Cette position tranchée détonne par rapport aux récentes
prises de position d'Agnès Buzyn, sans doute plus soucieuse de
ménager les susceptibilités du corps médical sur la
question.
Elle avait ainsi fait valoir qu’elle s’interdisait pour
l’heure de prendre une décision avant la remise d'un rapport commun
de l'Inspection générale des affaires sociales (IGAS) et de
l'Inspection générale de l'administration (IGA)…alors que le
locataire de la place Beauvau a quant à lui fait savoir : «
j'examinerai les conclusions du rapport, mais conformément à ce
qu'a dit le président de la République, nous trancherons un débat
toujours posé mais jamais arbitré ».
Autant de positions que de syndicats !
Rappelons en effet, que le secteur de la santé demeure très
divisé sur la question.
Ainsi, les syndicats représentatifs des médecins libéraux
défendent le « 116 117 », un numéro dédié à la permanence des soins
ambulatoires déjà testé dans plusieurs départements tandis que du
côté de l’hôpital, le syndicat Action praticiens hôpital (APH) et
SAMU-Urgences de France souhaitent faire du 15 le « numéro
d'appel unique santé » en parallèle du 18.
Une position cependant combattue par l'Association des
médecins urgentistes de France (AMUF) qui préconise, comme les
représentants des pompiers et Gérard Collomb, un « 911 » à la
française…
Xavier Bataille