
En Suède toujours, le dépistage du cancer du col utérin est organisé, et proposé tous les 3 ans aux femmes entre 23 et 50 ans, puis tous les 5 ans entre 51 et 64 ans. Le dépistage est particulièrement suivi, puisque 82 % des suédoises ont eu au moins 1 dépistage dans l’intervalle de temps recommandé. Des voix s’élèvent toutefois pour mettre en garde contre le risque de désintérêt à l’égard du dépistage qui surviendrait chez les femmes vaccinées, et notamment chez celles vaccinées en « rattrapage ».
Au contraire, les vaccinées font mieux que les non-vaccinées
Les résultats d’une nouvelle étude sur ce sujet viennent d’être publiés. Il s’agit d’une étude prospective de cohorte explorant les différences de comportement vis à vis du dépistage chez les femmes de 16 à 23 ans vaccinées en « rattrapage » et les non-vaccinées. Toutes les suédoises nées entre 1988 et 1991 et invitées à se faire dépister ont été incluses, soit au total 261 434 femmes.Le constat est plutôt rassurant, puisque les femmes vaccinées se font mieux dépister pour le cancer du col que les non-vaccinées (Hazard Ratio 1,32 ; intervalle de confiance à 95 % 1,30 à 1,34). La relation positive entre vaccination et dépistage persiste, mais diminue toutefois, après ajustement pour le niveau d’éducation, les revenus et les antécédents de migrations (HR 1,10 ; IC 1,09 à 1,12), suggérant que les facteurs socio-économiques jouent un rôle favorisant dans cette relation.
L’une des explications possibles est que la vaccination offre l’opportunité d’une information sur les risques de cancer du col utérin et favorise ainsi l’adhésion au dépistage. Notons que le lancement de la campagne de vaccination pour les « teenagers » s’était accompagné de nombreux messages à la radio, télévision et par courrier, messages auxquels les plus âgées n’étaient sans doute pas restées insensibles.
Dr Roseline Péluchon