
Ce dépistage n’est pas fait dans de nombreux pays, dont les
USA, privant le fœtus d’un traitement précoce. Mais l’efficacité de
la spiramycine est imparfaite. En Autriche et en Allemagne, on
préfère utiliser l’association pyriméthamine + sulfadiazine, après
16 SA, traitement réputé plus efficace, mais aussi plus toxique,
potentiellement tératogène, et réservé en France au traitement des
fœtus infectés.
Aucune étude randomisée n’avait été menée pour évaluer l’efficacité de ces traitements en cas de séroconversion toxoplasmique maternelle : l’étude TOXOGEST a été initiée afin de comparer l’efficacité et la tolérance de l’association pyriméthamine-sulfadiazine versus spiramycine en prévention du risque de transmission materno-fœtale. Il s’agit d’une étude prospective randomisée, multicentrique, initiée dans 36 maternités françaises.
Entre novembre 2010 et janvier 2014, 143 femmes enceintes,entre 18 et 28 SA, ont été randomisées
- 73 ont reçu pyriméthamine 50 mg/J + sulfadiazine 1g x 3/J (avec une supplémentation hebdomadaire de 50 mg d’acide folique).
- 70 ont reçu spiramycine : 1g x 3/J.
Une amniocentèse a été faite secondairement chez 131 d’entre-elles, après 18 SA et au moins 4 semaines après le début de l’infection maternelle. La proportion de PCR positives sur le liquide amniotique pour Toxoplasma gondii était de :
- 7/67 (10,4 %) dans le groupe pyriméthamine-sulfadiazine
- 13/64 (20,3 %) dans le groupe
spiramycine.
Le traitement par pyrimétamine-sulfadiazine semble plus efficace
Le diagnostic de toxoplasmose congénitale a été établi chez 30
enfants, exclu chez 95 enfants, et resté indéterminé chez 18
autres.
Six enfants avaient une toxoplasmose congénitale alors que la
PCR était négative sur le liquide amniotique, 4/16 dans le groupe
pyrimétamine-sulfadiazine et 2/15 dans le groupe spiramycine.
Comme prévu, le taux de transmission a augmenté
significativement avec l’âge gestationnel lors de l’infection
maternelle.
Le taux de transmission a été plus faible dans le groupe
pyrimétamine-sulfadiazine : 12/65 soit 18,5 % (intervalle de
confiance à 95 % IC, 9,9-30), que dans le groupe spiramycine :
18/60 soit 30 % (IC, 18,8-43,2). - OR : 0,53 - mais cette
différence n’est pas significative.
Cette différence d’efficacité des traitements était accentuée
quand ils avaient été donnés dans les 3 semaines qui suivaient
l’infection maternelle.
Durant le suivi, des anomalies échographiques ont été
découvertes chez 6/70 (8,6%) fœtus du groupe spiramycine, mais chez
aucun fœtus du groupe pyriméthamine-sulfadiazine.
Cette étude montre que le traitement pyrimétamine-sulfadiazine semble plus efficace que la spiramycine, surtout quand il est donné précocement, mais malheureusement l’effectif était insuffisant pour que la différence soit statistiquement significative.
Dr Catherine Vicariot