Moins d’activité physique pour l’enfant unique !

L’AP (activité physique) chez l’enfant contribue de manière positive à la prévention de la prise de poids excessive, à l’amélioration des performances cognitives, au développement moteur et au bien-être psychosocial. Dans les modèles sociaux, l’AP des parents est associée à une AP plus élevée chez les enfants par le biais de la participation conjointe et de l’encouragement aux activités. Qu’en est-il des  frères et sœurs ? On peut se demander quelle influence joue la fratrie dans cette participation aux AP modérées à intense, sachant qu’à la différence des amis, les frères et sœurs ont une influence constante et prolongée. Un article dans BMJ Open sports and exercise medicine tente de faire la lumière sur la question en synthétisant la littérature sur l’apport des frères et sœurs dans la pratique des AP modérées à vigoureuses ou a contrario sur le comportement sédentaire de l’enfant de 2 à 18 ans, mesuré objectivement à l'aide d'un accéléromètre ou d'un podomètre.

Une relation dose effet avec le nombre de frères et sœurs

Dans cette revue systématique et méta-analyse, 19 articles ont été sélectionnés, dont 9 ont été inclus dans l'analyse quantitative. Les données indiquent que les enfants avec frères et sœurs ont une AP modérée à vigoureuse significativement plus importante par rapport aux enfants uniques, avec effet-dose pour un plus grand nombre d'enfants dans le foyer et un niveau d’AP plus élevé (différence moyenne = 3,13, intervalle de confiance à 95 % ; IC 95 % 1,90 à 4,35, p = 0,001). Les résultats sont mitigés quant au comportement sédentaire et l'activité physique légère.

Il semble donc que les enfants ayant des frères et sœurs aient des modèles d’AP plus sains que les enfants uniques, entre autre grâce à l'encouragement aux déplacements actifs, à la participation conjointe à des AP, et à l’opportunité  de disposer plus facilement d’un camarade de jeu ou d’une aide. Cette conclusion fait écho à la répartition des taux d'obésité infantiles, plus importants chez les enfants uniques que chez ceux avec fratrie. La scission émerge d’ailleurs vers 8 ans environ, au moment où l’AP tend à diminuer chez les enfants, et qu’à l’adolescence les enfants passent plus de temps avec leurs pairs, se laissant souvent plus facilement influencer par eux.

Anne-Céline Rigaud

Référence
Kracht CL coll.: Sibling influence on children’s objectively measured physical activity: a meta-analysis and systematic review. BMJ Open Sports and Exercise medicine, 2018;4:e000405. doi: 10.1136/bmjsem-2018-000405

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