Une promotion de la faculté de médecine de Paris 13 gangrenée par l’antisémitisme ?

Paris, le mardi 30 octobre 2018 - Une étudiante en 2ème année de médecine à la faculté de Paris 13 a porté plainte contre huit de ses camarades et deux de ses professeurs pour harcèlement et injures à caractère antisémite. Les étudiants de son année auraient notamment manifesté leur intention d’organiser un week-end d’intégration…à Auschwitz.

Les week-ends d’intégration à l’université sont généralement l’occasion de célébrations bon enfant permettant de renforcer la camaraderie entre les étudiants d’une promotion. Les élèves de la faculté de médecine de Paris 13 semblent cependant avoir une vision différente de ce genre d’évènements. Ils souhaitaient en effet organiser un week-end d’intégration sur le thème pour le moins déplacé de « Nazis contre juifs » et se rendre pour cela à Auschwitz, où plus d’un million de personnes ont été assassinées durant la Seconde Guerre Mondiale. Un projet dénoncé par une élève de la promotion qui a porté plainte pour harcèlement et injures antisémites contre huit élèves et même deux professeurs. La révélation de ce projet détestable a soulevé un vent d’indignation sur les réseaux sociaux, certains se demandant comment de futurs praticiens pouvaient nourrir de telles idées, difficilement compatibles avec la pratique de la médecine. Cependant, beaucoup ont également voulu croire qu’il ne s’agit que d’un évènement isolé et n’engageant qu’une minorité d’étudiants.

Un peu plus que de l’humour noir

Le témoignage de l’élève concernée ne permet pas totalement de confirmer cette lecture. Elle évoque en effet un climat général d’antisémitisme dans la promotion. Selon elle, toutes les blagues des élèves tournent autour de la haine des juifs. Les étudiants réaliseraient régulièrement le salut nazi et auraient inventé le jeu du "freespa", soit le lancer de kippa. Ils classeraient également les élèves juifs selon leur niveau de pratique religieuse. Régulièrement montrée du doigt pour sa religion, l’élève aurait fini par être totalement ostracisée de la promotion et aurait notamment été privée de filleul de première année. Elle a donc décidé de porter plainte pour pouvoir « étudier dans des conditions sereines ».

Sans surprise, les étudiants accusés d’antisémitisme se défendent en invoquant l’humour noir et le second degré. Ils estiment que l’élève plaignante « s’est insurgée pour rien ». La direction de la faculté a en tout cas fait le choix de soutenir l’élève plaignante et a saisi le conseil de discipline et le procureur de la République. Quand à l’organisation du week-end d’intégration, elle a été suspendue.   

Quentin Haroche

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