
Les week-ends d’intégration à l’université sont généralement
l’occasion de célébrations bon enfant permettant de renforcer la
camaraderie entre les étudiants d’une promotion. Les élèves de la
faculté de médecine de Paris 13 semblent cependant avoir une vision
différente de ce genre d’évènements. Ils souhaitaient en effet
organiser un week-end d’intégration sur le thème pour le moins
déplacé de « Nazis contre juifs » et se rendre pour cela à
Auschwitz, où plus d’un million de personnes ont été assassinées
durant la Seconde Guerre Mondiale. Un projet dénoncé par une élève
de la promotion qui a porté plainte pour harcèlement et injures
antisémites contre huit élèves et même deux professeurs. La
révélation de ce projet détestable a soulevé un vent d’indignation
sur les réseaux sociaux, certains se demandant comment de futurs
praticiens pouvaient nourrir de telles idées, difficilement
compatibles avec la pratique de la médecine. Cependant, beaucoup
ont également voulu croire qu’il ne s’agit que d’un évènement isolé
et n’engageant qu’une minorité d’étudiants.
Un peu plus que de l’humour noir
Le témoignage de l’élève concernée ne permet pas totalement de
confirmer cette lecture. Elle évoque en effet un climat général
d’antisémitisme dans la promotion. Selon elle, toutes les blagues
des élèves tournent autour de la haine des juifs. Les étudiants
réaliseraient régulièrement le salut nazi et auraient inventé le
jeu du "freespa", soit le lancer de kippa. Ils classeraient
également les élèves juifs selon leur niveau de pratique
religieuse. Régulièrement montrée du doigt pour sa religion,
l’élève aurait fini par être totalement ostracisée de la promotion
et aurait notamment été privée de filleul de première année. Elle a
donc décidé de porter plainte pour pouvoir « étudier dans des
conditions sereines ».
Quentin Haroche