Organisation des ECNi test 2019 : un vrai casse-tête

Paris, le vendredi 2 novembre 2018 – Le 12 octobre dernier, l’Association nationale des étudiants en médecine de France (ANEMF) s’inquiétait de l’absence d’annonce concernant la session de test des épreuves classantes nationales informatisées (ECNi), organisée normalement quelques mois avant les ECNi pour permettre aux étudiants en sixième année d’effectuer des épreuves blanches en conditions réelles. L’ANEMF rappelle que, en 2018, 92 % des étudiants concernés y avaient participé car « elles représentent pour eux la seule occasion d’appréhender cette épreuve fondamentale pour leur avenir dans des conditions réalistes ». Entre-temps, plusieurs discussions menées avec les différents acteurs ont révélé que l’organisation des ECNi test allait bien être modifiée.

Mis en place en même temps que l’informatisation des ECN en 2016 pour pouvoir tester la viabilité technique et organisationnelle de ces épreuves, les ECNi test sont depuis organisées par le Centre national de gestion (CNG), sous la tutelle du ministère de la Santé. Après une phase de démarrage compliquée émaillée de nombreux incidents techniques, notamment pour les ECNi 2017 dont la promotion hérita du hashtag #PromoFiasco, devenu viral sur les réseaux sociaux, les choses ont fini par se stabiliser en 2018 où aucun problème n’a été à déplorer. C’est cette relative confiance dans l’outil qui a conduit les ministères concernés à remettre en cause les ECNi test de 2019, considérées dès lors comme inutiles, en attendant la suppression pure et simple des ECN en 2022. Après négociation avec l’ANEMF, il a finalement été décidé de les maintenir à la condition qu’elles intègrent des innovations docimologiques à tester avant de les introduire dans les épreuves réelles.

Deux solutions peu convaincantes

D’après les informations que l’association étudiante a pu glaner, il apparaît que le CNG ne sera plus l’organisateur des ces épreuves test, en grande partie pour des raisons de coût. Les ministères de l’Enseignement supérieur et celui de la Santé comptaient dès lors utiliser le Système informatique distribué d’évaluation en santé (SIDES), la plate-forme qui permet de centraliser les examens numériques sur des serveurs accessibles de façon sécurisée par l’ensemble des enseignants et des étudiants des facultés de médecine. Problème : ces serveurs ne peuvent supporter la connexion simultanée de plus de 8 500 étudiants. Deux solutions ont alors été envisagées.

La première consiste à scinder les étudiants en deux groupes, en s’appuyant par exemple sur leur localisation géographique, et assigner une demi-journée à chacun d’entre eux pour chaque épreuve. Une solution qui ne convient pas à l’ANEMF car « elle ne reproduit pas les conditions de déroulement des ECNi qui ont normalement lieu en une matinée de test et 3 jours pleins d’épreuves ». L’autre solution qui passe par une augmentation de la capacité des serveurs SIDES pour permettre à tous les étudiants de DFASM3 de se connecter en même temps pose également problème. Elle empêcherait, pour des raisons de capacité des serveurs et de sécurité, tous les étudiants des classes inférieures de se connecter durant toute la durée des épreuves, les privant ainsi de la plate-forme d’entraînement à un moment où ils pourraient en avoir besoin pour préparer, par exemple, un partiel. Une configuration que ne peut approuver l’ANEMF qui milite donc pour que le CNG continue d’organiser ces ECNi test, en attendant, le 12 novembre prochain, la tenue du comité de pilotage des ECNi durant lequel sera traitée la question.

Benoît Thelliez

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