
Paris, le vendredi 9 novembre 2018 - Le 13 juin 2015, Doctolib
remportait l’appel d’offre de l’AP-HP (Assistance Publique –
Hôpitaux de Paris) pour mettre en œuvre « un portail de services
Web de prise de rendez-vous directe pour les patients, la
maintenance de la solution et les prestations et fournitures
associées ».
Or, l’un de ses concurrents, la plateforme Rdv Médicaux.com
observe que ce contrat devait aboutir à la mise en place d’un
système propre à l’AP-HP, développé par Doctolib, mais distinct de
ce dernier, alors qu’en pratique, lorsqu’un patient prend un
rendez-vous avec un médecin de l’AP-HP, il est désormais invité à
s’inscrire sur Doctolib.
Le service ne correspondrait donc pas à l’appel d’offre, sans
qu’une nouvelle procédure ait été lancée, raison pour laquelle RDV
Médicaux a saisi l’autorité de la concurrence pour que soit,
éventuellement, constaté, le non-respect de celui-ci.
Contacté par le JIM, le patron de RDV médicaux, David Bitton,
réprouve également un mélange des genres, qui pourrait laisser
croire insidieusement aux patients que Doctolib est lui aussi une
institution publique. En outre, il souligne, qu’effaré par la
situation, il avait demandé à l’AP-HP de modifier le dispositif,
mais a essuyé une fin de non-recevoir.
Enfin, au-delà de cette appropriation supposée des agendas de
l’AP-HP par Doctolib, ce qui pourrait lui avoir conféré, selon lui,
un avantage certain, concernant les référencements Google, il
s’inquiète, comme d’autres avant lui, de la centralisation
progressive des données de santé sur une seule
plateforme.
En réponse, l’AP-HP a signalé au Quotidien du médecin
sa volonté de coopérer avec l'autorité de la concurrence, tandis
que Doctolib a assuré avoir respecté les règles qui régissent la
concurrence et affirme aborder ce litige avec « sérénité
».
F.H.