
Paris, le vendredi 9 novembre 2018 - Les députés de la
majorité, soutenus par la gauche, ont voté ce jeudi l’augmentation
du budget de l’Aide Médicale d’État (AME), système qui assure
l’accès aux soins des étrangers en situation irrégulière, dans le
cadre de l’examen du projet de loi de finances pour 2019. Une
hausse qui ne passe pas auprès de l’opposition de droite et
d’extrême-droite.
L’Aide Médicale d’État (AME), ce dispositif qui permet aux
étrangers en situation irrégulière résidant en France depuis plus
de 3 mois de bénéficier d’un accès aux soins, est dans le viseur de
l’extrême-droite depuis des années. Le Rassemblent national, qui
voit en l’AME une des « pompes aspirantes de l’immigration »
selon les termes de sa présidente Marine Le Pen, a présenté ce
jeudi trois amendements dans le cadre de l’examen du projet de loi
de finances pour réduire de 95% le budget de l’AME et dédier les 5%
restant aux soins urgents. Des amendements évidemment rejetés par
la majorité qui a au contraire voté une augmentation de 53 millions
d’euros du budget de l’AME, qui passera en 2019 à 943 millions
d’euros.
Des Républicains très proches du Rassemblement national
Les parlementaires d’extrême-droite ont été soutenus par leurs
collèges Les Républicains dans ce combat contre l’AME. Adoptant une
formulation très proche de Marine Le Pen, le débuté LR de la
Moselle Fabien Di Filippo a, en évoquant l’AME, dénoncé un système
« qui participe à l’appel d’air qui pousse les migrants à venir
en France ».
En réponse à ces critiques, le ministre de la santé Agnès
Buzyn a souligné l’absurdité de l’amendement proposé par le RN : «
un amendement extrêmement dangereux et qui couterait au final
plus cher à la société ». « Je ne connais pas une seule
maladie où la traiter tard couterait moins cher que de la traiter
tôt » a-t-elle encore souligné.
Quentin Haroche