Patients handicapés, CMU-C, AME : l’Ordre des médecins se penche sur le refus de soins discriminatoire

Paris, le vendredi 16 novembre 2018 – La loi de santé de 2016 a confié à l’Ordre des médecins la mission d’évaluer « en lien avec des associations de patients agréées le respect du principe de non-discrimination dans l'accès à la prévention ou aux soins ».

Dans ce cadre, l’Ordre a mis en place une commission, formée de certains de ses représentants, mais aussi des syndicalistes médicaux, d’associations de patients et de représentants des caisses.

Les conclusions de ce comité, rendues publiques ce mercredi, se sont basées sur différentes auditions, notamment du Défenseur des droits. Après avoir reconnu que les données statistiques demeuraient lacunaires sur cette question dans notre pays, la commission a identifié les causes possibles de ces refus de soins et a proposé quelques pistes de solution.

Qui les médecins discriminent-ils ?

Pour les auteurs du rapport, outre les critères habituels de discrimination retrouvés dans toutes les sphères de la société, trois grandes séries de causes de discrimination, propres aux professionnels de santé, peuvent être mises en évidence.

Il s’agit de la « méconnaissance (…) des personnes concernées, de leurs situations et de leurs pathologies », les « difficultés de prise en charge de nature financière et administrative » et les « difficultés de prise en charge de nature matérielle ou technique ». Ces mécanismes concernent principalement les questions liées aux patients inscrits à la CMU-C, l’ACS, l’AME et l’accès des locaux pour les handicapés.

Outre la mise en place de programmes de sensibilisation et d’un renforcement de la formation initiale et continue sur ces diverses problématiques, le rapport propose des mesures pour alléger les difficultés administratives liées à la prise en charge des patients les plus précaires. Il propose ainsi, par exemple, une « modulation des charges sociales des médecins exerçant en secteur 2 en fonction des actes cotés au tarif conventionnel strict pour des soins (…) à des patients attributaires de CMU-C, ACS et AME » ou la « création d’une carte AME numérique compatible avec les terminaux de l’Assurance maladie pour faciliter le travail des professionnels de santé ».

Reste qu’en conclusion, l’Ordre reconnaît qu’il est en « attente d’études quant aux pratiques discriminatoires de refus de soins » pour se prononcer plus avant. A ce titre, le fonds CMU-C et les services du Défenseur des droits ont déjà fait savoir qu'ils allaient effectuer prochainement des « testings » pour évaluer l’ampleur de ce phénomène.

F.H.

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