
Une confiance à reforger
En cette année 2018, le Festival de la communication en santé
qui se déroulera ces vendredi 23 et samedi 24 novembre à Deauville
ne pouvait faire l’impasse sur la question majeure de la confiance
ébranlée dans le discours médical. Comment les médecins et les
patients dialoguent-ils ? Les nouveaux outils de communication
représentent-ils des atouts ou au contraire sont-ils des obstacles
supplémentaires pour la transmission des messages ? Les attentes
des patients, en termes d’écoute, de participation à la décision et
de bienveillance parviennent-elles à être comblées à l’heure où les
réseaux sociaux favorisent des réflexes de défiance et de rejet
?
Par ailleurs, comment faire face à la diversification des
sources d’information pour les patients, qui les exposent parfois à
des données de faible qualité, voire des données erronées et
potentiellement dangereuses ?
Construire demain
Concernant le rôle joué par les nouveaux outils numériques, les festivaliers pourront participer à une table ronde sur l’intelligence artificielle et la communication, qui tentera de lire l’avenir en s’interrogeant : « A quoi ressemblera demain une Direction de la communication dans l’univers de la Santé ? ». La question de l’utilisation des données de santé sera également évoquée par le pharmacien Lionel Reichardt, tandis que le président de la conférence Jean Sibila interrogera le rapport des médecins avec les nouvelles technologies numérique. S’il n’est plus temps d’envisager une pratique indépendante de ces outils, la question de leur intégration à un exercice quotidien est essentielle.Communiquer plus librement ?
La qualité du dialogue médecin/patient et ses évolutions ne sont nullement déconnectées de la question de l’influence des nouveaux modes de communication. C’est ce qu’illustreront les résultats de l’étude Opinion Way commandée par le groupe Elsan, dont le point de départ était notamment d’interroger les possibles conséquences d’une libération de la communication des professionnels de santé, à l’instar de ce qu’a récemment préconisé le Conseil d’État. De la même manière une table ronde cherchera à déterminer si le discours des patients est bien compris, tandis que le docteur Gérald Kierzek se penchera sur le problème de communication entre soignants et soignés à l’heure du « doc bashing ».Fake news
Enfin, les conséquences de la diversité de l’information sur la qualité de la communication en santé, qu’il s’agisse de la communication vers les patients ou vers les médecins seront analysées à plusieurs reprises. L’intervention du docteur Serge Blisko, président de la Mission interministérielle de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires et du docteur Damien Mascret journaliste au Figaro sur les fakes news et les dérives sectaires sera à ce titre très attendue de même que les résultats de l’étude sur l’impact de l’information médicale sur la pratique des médecins. Parmi les questions soulevées par cette enquête, on note la volonté de déterminer s’il existe de nouveaux « influenceurs qui participent à la diffusion voire à l’amplification de l’information médicale ».Toujours voir plus loin
Après les ateliers qui clôtureront la journée de vendredi soir (sur la promotion à l’éducation, proposé par Medscape, la prédictivité au service de l’éthique, proposé par Peak Lifecycles et l’innovation en santé numérique, proposé par Techtomed), la journée de samedi sera consacrée à la présentation aux différents jurys des programmes et projets de communication sur de très nombreux sujets de santé. Les noms des lauréats seront connus au début de l’année prochaine.Pour connaître le programme de manière plus détaillée : http://news.jim.fr/documents/2018/programme_fcs_18.pdf
Aurélie Haroche