Bientôt des infirmiers référents ? Pas si sûr…

Paris, le lundi 19 novembre 2018 - Les sénateurs ont déposé un amendement au projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS) pour 2019 visant à créer des infirmiers référents. « L’infirmière ou l’infirmier peut être désigné par toute personne en perte d’autonomie comme infirmière ou infirmier référent de sa prise en charge à domicile. L’infirmière ou l’infirmier référent a pour mission d’assurer la coordination clinique de proximité en lien avec le médecin traitant responsable de la synthèse médicale et le pharmacien correspondant » stipule le texte. 

Pour le sénateur et médecin à l’origine de la proposition, Bernard Jomier, un tel dispositif permettrait « d’instaurer une meilleure articulation entre les trois acteurs clés du parcours de soins » (médecin traitant, pharmacien correspondant et infirmier référent).

Le concept d’infirmier référent, ou infirmier « de famille », est recommandé dans le programme « Santé 21 » de l’OMS pour l’Europe et a déjà été appliqué dans de nombreux pays. Les infirmiers de famille pourraient réaliser la consultation infirmière, l’évaluation de la dépendance, l’élaboration d’un plan d’aide et de soins et la coordination sociale et soignante.

La FNI (Fédération nationale infirmière) pour qui la création de ces infirmiers de famille ou infirmier traitant est un combat de longue date, appelle le gouvernement et les députés à « soutenir à leur tour cette disposition très attendue par la profession et les familles confrontées aux difficultés que représente le maintien à domicile dans de bonnes conditions des personnes en perte d’autonomie ».

Reste que cet amendement n'a pas eu le soutien d'Agnès Buzyn qui a jugé « préférable de renforcer les dispositifs de coordination déjà existants plutôt que de créer un nouveau statut »… ce qui n’augure rien de bon pour l’avenir des infirmiers référents…

F.H.

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Vos réactions (2)

  • L’émancipation de notre profession n’est pas pour demain

    Le 19 novembre 2018

    Les infirmiers référents c’est sûr que ça n’est pas pour demain! La tendance serait même plutôt de coller un référent médecin aux infirmières... Dernière nouveauté en date une formation hypnose (2è pallier) à laquelle je devais participer en tant qu’infirmière libérale. Formation OGDPC je précise donc prévue par la formation continue « officielle ». L’organisme qui proposait cette formation a été prié par l’OGDPC de tout annuler, les médecins s’etant « ému » que des infirmières puissent accéder à ce genre de formation (qui pourtant ne délivre pas de diplôme officiel) précisons-le au passage et qui n’est pas « médicale ». Mais pot de terre contre pot de fer, à moins de trouver un médecin généraliste pour « chapeauter » notre formation pour chacun des participants, donc un médecin qui pratique aussi l’hypnose, la formation sinon serait annulée ou payante mais plus prise en charge.

    L’organisme a finalement refusé d’acceder à cette demande parce qu’elle infantilisait les IDE, elle a décidé d’annuler la formation. Cela me fait penser aux femmes en Arabie Saoudite qui ne peuvent sortir qu’accompagnées de leur frère ou de leur mari. Toujours Besoin d’un chaperon.

    Chris Bart

  • Les pivots des soins c’est nous !

    Le 20 novembre 2018

    Va t-on enfin écouter les professionnels de terrain !
    Oui, Mme Buzin les infirmiers référents du patient sont indispensables à la bonne coordination du parcours patient !
    Demander aux patients s’ils ont envi de changer d’infirmiers ?
    Et bien non !
    Comme ils souhaitent tous un médecin traitant, ils font confiance à leurs infirmiers habituels ! Ces mêmes infirmières qui travaillent en groupe depuis longtemps et qui n’ont pas attendu des directives ministérielles pour une prise en charge 24/24 coordonnées.
    Les pivots des soins c’est nous !

    Marie-Claude Milhau (IDE)

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