Plusieurs études ont montré que le test de recherche du HPV
(Human Papillomavirus) est plus efficace que la cytologie
pour la détection des lésions précancéreuses ou cancéreuses du col
de l’utérus. Ce test dispose d’un autre avantage : il peut être
fait sur des prélèvements vaginaux réalisés par la patiente
elle-même. Pour évaluer la fiabilité de cette méthode et son
efficacité et convaincre les patientes qui ne se font pas dépister
par le frottis, une équipe internationale a entrepris une mise à
jour de la littérature publiée sur le sujet. Une nouvelle
méta-analyse a inclus 50 études concernant la fiabilité de la
méthode et 25 essais évaluant la participation des femmes au
dépistage. Les travaux menés jusqu’à présent montraient que les
auto-tests étaient moins sensibles et moins spécifiques que ceux
réalisés au cabinet par le médecin quand il s’agissait de tests
basés sur l’amplification de signal. Dans cette étude, les auteurs
ont choisi d’inclure aussi dans leur analyse les études concernant
les tests par PCR (Polymerase Chain Reaction).
Même sensibilité pour les tests par PCR faits par le médecin ou
la patiente
Il apparaît que l’auto-test par PCR a la même
sensibilité pour le dépistage des CIN2 + et CIN3 + que le test
réalisé par le praticien au cabinet (96 %). Les auto-tests basés
sur l’amplification de signal ont en revanche une sensibilité
inférieure de 15 % à celle du test réalisé au cabinet 77 %
vs 93 %). En ce qui concerne la spécificité de ces tests
pour exclure la présence d’un CIN 2+, en comparaison avec ceux
réalisés par le praticien, elle est inférieure de 2 % pour les
auto-tests par PCR et de 4 % pour les tests par amplification de
signal.
L’analyse des données montre aussi que l’envoi de kits par
voie postale au domicile de la patiente multiplie par 2 la
participation au dépistage, en comparaison avec l’envoi d’une
lettre d’invitation ou de rappel.
Les auteurs suggèrent que les médecins traitants puissent
distribuer des kits d’auto-tests aux patientes qui ne seraient pas
à jour de leur dépistage. Cela leur semble une option efficace dans
les zones où il n’existe pas de dépistage organisé et où l’envoi de
tests par courrier est infaisable ou trop coûteux. Dans les régions
où les ressources sont limitées, le test par amplification du
signal peut remplacer le test par PCR, malgré sa moindre
sensibilité.
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