Tribune sur les « fake medecines » : première condamnation ordinale

Reims, le lundi 24 décembre 2018 – En mars dernier, 124 médecins et professionnels de santé signaient une tribune dans Le Figaro contre les médecines alternatives qui a depuis provoqué de nombreux remous et sans doute la décision d’Agnès Buzyn de lancer une évaluation par la HAS du remboursement de l’homéopathie.

Autre conséquence, ordinale celle-ci, plus d’une centaine de procédures pour non-confraternité ont été lancées par des syndicats d’homéopathes à l’encontre des auteurs de la tribune et, pour la première fois, la semaine dernière, une sanction est tombée.

À Reims, le Conseil régional de l’ordre des médecins a ainsi condamné deux signataires, lors d’un jugement de la chambre disciplinaire de première instance de l’ordre des médecins de Champagne-Ardenne, d’un avertissement pour non-respect du principe de confraternité entre médecins, la sanction la plus basse possible, qui les rend inéligibles au Conseil de l’ordre pendant trois ans.

Le jugement rendu à Reims semble provoquer un nouvel incident au sein même de l’Ordre (après celui, la semaine dernière autour du cas de Jérôme Cahuzac) puisque, samedi, sur Twitter, le Conseil national de l’ordre des médecins a annoncé que son président, le Dr Patrick Bouet, allait faire appel « à titre conservatoire » de la décision prise à Reims.

Xavier Bataille

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Vos réactions (3)

  • Conseil de l’Ordre et décisions arbitraires

    Le 24 décembre 2018

    Ce ne sera pas la première fois et ni hélas la dernière que nos instances ordinales s’arrogent des droits bien discutables.
    Cet élitisme de la médecine traditionnelle,et d’une voie unique montre à quel point en France plus rien n’avance.

    Dr Patricia Erbibou

  • Inadmissible

    Le 25 décembre 2018

    A moins qu'il n'y ait eu, ce que j'ignore, une preuve de calomnie personnelle, le conseil régional de l'Ordre semble avoir détourné ici le sens du code d'une manière qui prouverait un engagement idéologique inacceptable.
    Le délit déontologique de non confraternité ne peut pas concerner la critique d'un mode de pratique. On ne peut condamner un médecin que pour une attaque ad hominem. A contrario, les débats d'ordre scientifique et les alertes concernant les traitements inadéquats devraient être fortement encouragés par l'Ordre.
    Si l'on suit la décision apparemment inepte qui vient d'être prise, on ne pourra jamais apporter un jugement critique sur les pratiques non recommandées. Il va y avoir d'ores et déjà un grand nombre de sanctions à prendre, contre tous ceux qui débattent de la pertinence des soins !
    J'aurais mieux compris qu'on accuse de conduite non confraternelle ceux qui, auprès de leurs patients, qualifient publiquement les pratiquants d'une médecine normale d'être des "allopathes" et les dénigrent en prétendant que, par ignorance, ils privent les malades d'un bénéfice.

    Dr Pierre Rimbaud

  • Sur la tête, je vous dis...

    Le 26 décembre 2018

    Le médecin qui ne vaccine pas, ou peu, qui ne se vaccine pas contre la grippe, ne risque rien vis à vis du conseil de l'Ordre, et celui qui s'étonne publiquement qu'on puisse utiliser des médicaments homeopathiques non soumis aux règles pharmaceutiques est puni d'un avertissement...

    Haro sur le savant, point de salut hors la naturopathie...

    Dr E Orvain

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