La grève de Noël du Samu 93 donnera-t-elle le ton de l’année prochaine ?

Saint-Denis, le lundi 24 décembre 2018 – Les agents du Samu de Seine-Saint-Denis sont en grève ce lundi 24 décembre pour dénoncer leurs conditions de travail et, notamment, un manque accru de personnel qui les empêche de répondre correctement aux appels passés au 15. Un mouvement symbolique qui n’empêchera pas aux agents du Samu, quels qu’ils soient, de répondre aux urgences nombreuses d’un jour de réveillon de Noël.  

« La principale revendication porte sur le manque de moyens humains. L’objectif est de répondre à 90 % des appels en moins d’une minute, on en est très loin » précise à l’Agence France Presse (AFP) le Dr Frédéric Adnet, directeur du Samu en Seine-Saint-Denis, qui estime à dix le nombre d’assistants de régulation médicale nécessaire au Samu 93.

« Hier, à Bobigny, seuls 8 % des appels ont été décrochés dans la minute. C’est catastrophique et cela aboutit forcément à des morts indues », s’alarme quant à lui le docteur Christophe Prudhomme, médecin urgentiste au Samu 93, délégué CGT et porte-parole de l’Amuf (Association des médecins urgentistes de France).

Nous avons entendu vos revendications, ne quittez pas…

Mais, pour l’AP-HP, les revendications ont déjà été entendues. Ainsi, l’institution hospitalière parisienne rapporte que « les 13 et 19 décembre, deux réunions ont eu lieu (…) qui ont débouché sur des propositions concrètes pour améliorer et stabiliser la situation des agents concernés [grâce à] une augmentation de 10 % des effectifs », soit 4 postes supplémentaires…

L’AP-HP ajoute qu’un renfort de 3 personnes a déjà été constitué pour la période hivernale et qu’il a été proposé « de constituer une équipe additionnelle de remplacement en faisant appel en cas de besoins ponctuels supplémentaires à des étudiants en médecine, formés à la régulation ». 

En outre, l’Agence régionale de santé (ARS) a annoncé qu’elle allait ajouter 2,4 millions d’euros pour les huit Samu d’Ile-de-France et que cette somme, « débloquée sur des crédits propres à l’agence », sera versée « la première semaine de janvier ».

Aujourd’hui la Seine-Saint-Denis et demain ?

Pour Patrick Pelloux, président de l’Amuf, ce mouvement dépasse le cadre de la Seine-Saint-Denis « ce sont des conditions que l’on voit dans quasiment tous les Samu dans les grandes agglomérations en France. Nous sommes avec un problème majeur. La structuration et l’organisation des Samu, qui remontent aux années 1970 avaient été pensées pour gérer les urgences. Il y avait quelques millions d’appels et aujourd'hui nous sommes à près de 30 millions d'appels par an. Les choses ont évolué, mais la structuration, l’organisation, n’ont pas changé. La Seine-Saint-Denis est le premier Samu en grève, mais je pense qu’il va y en avoir d'autres. C’est inéluctable » a-t-il fait savoir aux micros de France Info.

F.H.

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