
Saint-Denis, le jeudi 27 décembre 2018 – Avant même que la
grève du SAMU 93 ne soit lancée le 24 décembre, quelques signes
encourageants pouvaient être décelés.
Ainsi, l’AP-HP (Assistance publique-hôpitaux de Paris) avait
promis « une augmentation de 10 % des effectifs », soit
quatre postes supplémentaires, un renfort de trois personnes pour
la période hivernale et la constitution d’une équipe «
additionnelle de remplacement en faisant appel en cas de besoins
ponctuels supplémentaires à des étudiants en médecine, formés à la
régulation ».
En outre, l’Agence régionale de santé (ARS) avait annoncé
qu’elle allait augmenter de 2,4 millions d’euros l’enveloppe
allouée aux huit SAMU d’Ile-de-France et que cette somme, «
débloquée sur des crédits propres à l’agence », serait
versée « la première semaine de janvier ».
« Tous les sujets ont été mis sur la table »
Ces annonces prometteuses se sont finalement confirmées après
quelques heures de mouvement social (symbolique puisque tous les
agents demeuraient fidèles au poste) et une négociation express
durant laquelle « tous les sujets ont été mis sur la table »
selon le directeur général de l’ARS Ile de France, Aurélien
Rousseau : « la formation des assistants de régulation
médicale » ou encore « l'organisation et les conditions de
travail sur le site de Bobigny ».
Au total, la création de « 10,3 postes » a été actée
dans le cadre d’un financement complémentaire accordé par l’Agence
régionale de santé d’Ile-de-France.
Par ailleurs, l’AP-HP s’est engagée à favoriser l’accès des
contractuels aux concours et à la titularisation et les parties
prenantes se sont accordées sur la mise en place de contrats à
durée progressive lorsqu’il est nécessaire d’avoir recours à des
agents contractuels.
Enfin, les agents de régulation médicale engageront
prochainement, avant la fin janvier 2019, des négociations pour
programmer de nouvelles modalités de temps de travail qui
pourraient être mieux adaptées aux besoins et permettre un meilleur
ajustement de la répartition des effectifs et répondre au mieux au
flux d’activité.
L’AP-HP continuera également à veiller à mettre à disposition
du matériel et des locaux modernes et adaptés (fauteuils
ergonomiques…).
« Nous allons passer d'un effectif théorique de 42 agents à
51, c'est pratiquement ce que l'on voulait », s'est réjoui
Frédéric Adnet, directeur du Samu 93 qui regrette cependant d'avoir
dû se résoudre à un rapport de forces.
Présent lors des négociations, le docteur Christophe
Prudhomme, médecin urgentiste au SAMU 93 et délégué CGT et
porte-parole de l’AMUF (Association des médecins urgentistes de
France), s’est dit lui aussi « satisfait du protocole
».
Des répercussions positives dans toute l’Ile de France
De plus, des discussions seront ouvertes au niveau de chaque
SAMU de l’AP-HP (SAMU 75 – 92 – 93 – 94) pour déterminer au
plus vite, en concertation avec les chefs de service, les cadres et
les professionnels qui y travaillent, les meilleures modalités
d’utilisation des moyens supplémentaires alloués par l’ARS.
Le dénouement en Seine-Saint-Denis devrait aussi avoir des
répercussions spécifiques dans le Val-de-Marne voisin, où un
préavis de grève avait été lancé pour mercredi au SAMU 94. D’une
manière générale, afin de désamorcer de futures crises, l'ARS
entend mener au premier semestre 2019 « une analyse globale du
fonctionnement des SAMU en Ile-de-France » et clarifier leurs
relations avec les pompiers.
F.H.