
La transplantation d’organe s’est transformée au fil du temps
au travers de ses techniques mais aussi de ses indications qui se
sont adaptées à la demande sociétale. Or, dans ce domaine comme
dans d’autres, le vieillissement de la population a un impact plus
que significatif comme le révèlent les résultats d’une étude de
cohorte nationale prospective réalisée aux États-Unis. L’exemple
choisi est celui de la transplantation hépatique (TH) et les
données ont été obtenues à partir d’un registre national, en
l’occurrence le SRTR (Scientific Registry of Transplant
Recipients) consulté entre le 1er janvier 2003 et le 31
décembre 2016. Il a été ainsi permis d’évaluer les tendances en
termes d’indications, de pronostic, de complications et de
mortalité au sein d’une cohorte de 8 627 patients âgés (≥ 65 ans).
Les données ont été traitées au moyen d’une analyse par régression
logistique multiple et la méthode des risques proportionnels de
Cox.
En l’espace de moins de 15 ans, le visage de la transplantation hépatique a quelque peu changé aux États-Unis sous l’angle démographique, mais aussi en termes de résultats. Le nombre de patients âgés qui ont bénéficié de cette technique a quadruplé et les interventions ont été en général réalisées à un stade plus évolué de la maladie hépatique avec une insuffisance hépatocellulaire en règle plus sévère. En dépit de ces facteurs pronostiques a priori péjoratifs, les résultats de la transplantation hépatique se sont significativement améliorés : durée plus brève des hospitalisations, moindre fréquence du rejet ou de la perte du greffon, et enfin, mortalité post-opératoire en baisse. Ces tendances méritent d’être prises en compte quand ce type d’intervention est envisagé chez un sujet âgé atteint d’une insuffisance hépatocellulaire terminale.
Dr Philippe Tellier