
Même les buralistes sont convaincus que les Français fument moins
Une prévalence du tabagisme également en baisse
De fait les résultats parallèles des derniers baromètres de
Santé publique France confirment un recul du tabagisme en France.
On comptait ainsi en 2017 un million de fumeurs quotidiens en moins
selon les données de l’agence sanitaire : la prévalence du
tabagisme quotidien est passée de 29,4 % à 26,9 % en 2017. La
tendance est la plus forte chez les jeunes hommes de 18 à 24 ans
pour lesquels la baisse a atteint neuf points (la même évolution
n'est pas constatée chez les jeunes femmes).
Cette tendance très encourageante est probablement le fruit de
différents engagements. D’abord, la reprise d’une politique de
hausse significative des prix a probablement joué un rôle majeur :
le prix des paquets de cigarette a augmenté de un euro en mars 2018
et de nouvelles hausses sont attendues en 2019 avec pour objectif
un paquet à 10 euros fin 2020. L’évolution des modalités de prise
en charge des produits de sevrage tabagique, dont un nombre
croissant relève désormais du même système de remboursement que les
médicaments pris en charge à 65 %, a également contribué aux
améliorations constatées et devrait favoriser le maintien de cette
tendance. L’initiative « Moi(s) sans tabac » a par ailleurs
offert une nouvelle image du sevrage. Enfin, l’impact de la mise en
place du paquet de cigarette neutre, dont l’efficacité est parfois
discutée, n’a probablement pas été totalement nul, notamment chez
les jeunes. Le baromètre de SPF signalait à cet égard que le recul
concerne également l’entrée dans le tabagisme, avec une proportion
de personnes n’ayant jamais fumé passant de 34,3 % à 37,1 % entre
2016 et 2017. Pour le professeur Bertrand Dautzenberg, tabacologue,
la dynamique récente a « ringardisé » le tabac auprès des
jeunes !
Aurélie Haroche