
Paris, le jeudi 17 janvier 2019 – Parfois, l’actualité se
télescope. Alors qu’une enquête réalisée par l’institut BVA pour
l’association France assos santé met en évidence l’impact des
ruptures d’approvisionnement de médicaments sur les patients, le
président du LEEM (Syndicat de l’industrie pharmaceutique) vient de
faire part à l’occasion de ses vœux de la volonté du secteur de
faire front face à ce problème croissant.
14 % des patients signalent une aggravation de leurs symptômes liée à une rupture de stocks
Selon le sondage réalisé par BVA, un Français sur quatre a
déjà été confronté à une pénurie de médicaments. Les vaccins sont
en tête des produits manquants les plus cités (36 %) devant les
antihypertenseurs (18 %) et les traitements contre les maladies
neurologiques (17 %).
Cette enquête met par ailleurs en évidence que le pharmacien
n’est pas toujours en mesure de proposer un autre traitement, ainsi
seuls 38 % des cas (42 % en ALD) ont pu être résolus.
Ces pénuries sont vécues comme anxiogène par les patients (21
%) et 45 % des personnes qui y ont été confrontées indiquent avoir
été obligées de reporter leur traitement, de le modifier, voire d’y
renoncer. Plus encore, 14 % (12 % en ALD) des répondants signalent
une aggravation de leurs symptômes, 4 % affirment que le défaut
d’approvisionnement a conduit à des erreurs de leur part dans la
prise des médicaments prescrits en substitution et 5 % des patients
en ALD indiquent que la pénurie subie a entraîné une
hospitalisation.
Dans ce contexte, à l’occasion de ses vœux, Philippe Tcheng,
président du LEEM a appelé à un « dialogue exigeant » sur
les ruptures d’approvisionnement.
Il a ainsi promis l’élaboration prochaine d’un plan d’action «
co-construit et partagé pour réduire les ruptures
d’approvisionnement des médicaments les plus indispensables. Ce
plan d’action entend répondre à un sujet particulièrement complexe,
car les ruptures ont des causes multifactorielles et concernent
tous les acteurs de la chaîne, de la production à la distribution
».
Il aussi dévoilé ses premiers axes de réflexion : « une
meilleure définition des médicaments pour lesquels des obligations
de sécurisation doivent être renforcées, le maintien en Europe des
sites de production des matières premières actives (API) et des
médicaments d’intérêt stratégique ». Il a plaidé également pour
une « révision des mécanismes d’achat à l’hôpital, le partage
d’informations entre les acteurs, l’encadrement de la distribution
en cas de tension/rupture d’approvisionnement, et enfin
l’amélioration du pilotage interministériel et son portage
européen ».
X.B.