
Paris, le jeudi 21 mars 2019 – C’est un Jean-Paul Ortiz
échaudé qui a convié la presse hier pour faire un point sur les
discussions parlementaires autour du projet de loi de
santé.
Comme son syndicat, réuni en assemblée générale ce week-end,
il a mis en garde quant à certains amendements retenus pour la
discussion en séance plénière. « Si ces dispositions étaient
maintenues (…) la CSMF quitterait la table des négociations
conventionnelles, et appellerait les médecins libéraux à rentrer
dans un conflit frontal et dur avec le pouvoir politique »
a-t-il prévenu.
Dans son viseur, la prescription pharmaceutique (Voir notre
article du jour : « Exclusif : médecins et pharmaciens
totalement en désaccord sur la prescription pharmaceutique »),
le droit opposable au médecin traitant et la définition, par la
loi, des missions des CPTS (communautés professionnelles
territoriales de santé).
CPTS : quand la majorité court-circuite les discussions
C’est ce dernier point, alors qu’une négociation
interprofessionnelle est en cours, que digèrent le plus mal la CSMF
et les autres syndicats de libéraux. Jean-Paul Ortiz résume : ce
texte « met à bas le dialogue conventionnel ».
En effet, on ne peut que s’étonner qu’un amendement, soutenu
par la majorité, puisse se substituer aux discussions avec la
CNAM.
Par ailleurs, le syndicat déplore la disposition visant à
créer un « droit opposable » au médecin traitant. « Ce
texte est contraire au principe libéral de la médecine française,
fondée sur la liberté d'installation, la liberté de choix du
médecin et du patient » résume Jean-Paul
Ortiz.
Il rejoint en cela MG France qui a récemment souligné « à
quoi sert de discuter du nombre de nouveaux contrats médecins
traitants à signer que l'assurance maladie prétend imposer contre
la prise en charge du coût de l'assistant médical si le médecin
traitant est obligé de le faire ».
A quoi sert de discuter dans ces conditions ? Bonne
question.
F.H.