
Les premières dames
Pour attester de la rapidité des progrès accomplis, il suffit de lire que le rapport de 2012 de l’American College of Surgeons (ACS), ne consacrait que 7 pages sur 389 aux chirurgiennes. Pourtant dès 1855, Mary Walker avait été la première Américaine à exercer la chirurgie, et à traverser les lignes ennemies lors de la guerre de Sécession, ce qui lui valut 4 mois de captivité et la Médaille d’Honneur du Congrès (qu’aucune autre femme n’a jamais reçue). Matilda Evans, en 1897, a été la première femme noire à pratiquer légalement la chirurgie aux États-Unis. En 1913, Florence Duckering a été la première femme membre de l’ACS et en 1950 Helen Dickens la première femme noire à obtenir cet honneur. Lena Napolitano a fait partie du conseil des gouverneurs de l’ACS en 2012. Mais l’école d’Harvard n’a été ouverte aux étudiantes qu’à partir de 1945, et le Jefferson Medical College a attendu 1960.10 % des professeurs titulaires en chirurgie
Si actuellement le nombre des femmes équilibre celui des
hommes en médecine, elles ne représentent cependant encore que 21 %
des professeurs titulaires (10 % en chirurgie) et 15 % des doyens
de faculté. Cette sous-représentation est encore plus marquée pour
les femmes des minorités ethniques, surtout les Noires et les
Amérindiennes.
La création de l’Association des femmes chirurgiens date de
1981 et elle a été admise au conseil des gouverneurs de l’ACS en
1995 ; elle a beaucoup facilité la carrière, des candidates à la
chirurgie, ne fût-ce que par les bréviaires qu’elle a publiés. Olga
Jonasson, qui a dirigé le conseil de l’ACS, a tenu un
rôle-clé.
L’avenir inclura de plus en plus de femmes dans ces tâches parfois ingrates (urgences de nuit, dimanches), pourvu que les hommes, pour échapper au burnout, acceptent de prendre leur part dans celles du foyer (vaisselle, ménage, éducation des enfants).
Dr Jean-Fred Warlin