
Ces JFHOD 2019 ont été l’occasion de séances de synthèse sur
les nouvelles recommandations de l’EASL (European Association
for the Study of the Liver) concernant notamment la NAFLD (Non
Alcoholic Fatty Liver Disease) (2017) et la maladie
alcoolique du foie (2018). L’information recueillie lors de ces
sessions a fait l’objet de deux articles accessibles en ligne sur
le site de l’Association française de formation continue en
Hépato-Gastro-Entérologie (FMC-HGE) (https://www.fmcgastro.org/programmes-postu/2019/)
.
NAFLD : les 6 points forts selon la FMC-HGE
Pour rappel, la NAFLD est caractérisée par une accumulation
excessive de gras dans le foie liée à l’insulinorésistance. La
NAFLD comporte deux grandes entités : la stéatose isolée ou
accompagnée d’une inflammation lobulaire minime (NAFL pour non
alcoholic fatty liver), et la stéatohépatite non alcoolique
(NASH pour non alcoholic steatohepatitis). La NASH est
définie par la présence d’une stéatose avec inflammation lobulaire
et ballonisation des hépatocytes. Il s’agit de la forme agressive
de la maladie qui favorise l’accumulation de fibrose dans le
parenchyme hépatique avec évolution vers la cirrhose et ses
complications (insuffisance hépatique, ascite, rupture de varice,
hépatocarcinome).
- La NAFLD atteint 25 % de la population mondiale et est
devenue la première cause de maladie chronique du foie.
- Le diagnostic de NAFLD est le plus souvent un diagnostic
d’élimination : stéatose hépatique dans un contexte dysmétabolique
après exclusion des autres causes de maladie chronique du foie et
de stéatose. Le pronostic de la NAFLD est principalement lié au
degré de fibrose hépatique qui peut être évalué à l’aide de tests
non-invasifs (tests sanguins simples et spécialisés de fibrose,
élastométrie).
- Le pronostic de la NAFLD est principalement lié au degré de
fibrose hépatique qui peut être évalué à l’aide de tests
non-invasifs (tests sanguins, élastométrie).
- La base du traitement de la NAFLD repose sur les
modifications du style de vie (régime alimentaire de type
méditerranéen, exercice physique) avec pour objectif la perte de
poids (au minimum 7 %, idéalement 10 % du poids corporel).
- Aucun traitement pharmacologique n’est actuellement validé
dans la NAFLD, même si de nombreuses molécules sont en cours
d’évaluation dans la NASH.
- Les accidents cardiovasculaires représentent la première
cause de mortalité des patients avec une NAFLD. Il faut savoir
dépister le diabète et évaluer le risque cardiovasculaire chez ces
patients afin de les orienter vers une prise en charge spécialisée
si besoin.
Maladie alcoolique du foie : Les 5 points forts selon la FMC-HGE
A noter que le texte de l’EASL préconise en premier lieu un
changement de nom pour « cirrhose alcoolique » et « maladie
alcoolique du foie ». En effet, l’adjectif « alcoolique » est
connoté péjorativement et ressenti comme dégradant par les
patients. La nouvelle terminologie française pourrait être «
cirrhose liée à l’alcool » et « maladie du foie liée à
l’alcool ». A valider par les experts.
- Le repérage du trouble d’usage d’alcool a une définition précise et l’emploi d’outils tels que le score AUDIT permet de l’identifier. En cas de trouble de l’usage d’alcool, tout praticien doit savoir délivrer une « information brève ».
- Le diagnostic des lésions avancées de maladie du foie liée à l’alcool fait appel aux méthodes non invasives telles que l’élastométrie et les tests sanguins (Fibrotest, Fibromètre, ELF, PGAA).
- L’hépatite alcoolique sévère se définit par un score de Maddrey supérieur ou égal à 32 et son traitement fait appel à la prednisolone 40 mg/j pendant 1 mois, avec réévaluation de l’efficacité au 7e jour par le score de Lille.
- La transplantation hépatique doit être précédée d’une évaluation addictologique dans un cadre pluridisciplinaire. Alors qu’une période de sevrage est recommandée, la règle des 6 mois n’est pas un bon marqueur pronostique du sevrage après transplantation.
I.B.