
Paris, le mardi 23 avril 2019 – Ce vendredi des aides
soignants et des infirmiers de services d’urgence de l’AP-HP se
sont réunis devant son siège à l’occasion d’une journée de
protestation organisée par les syndicats du groupe
hospitalier.
Une certaine allégresse régnait dans ce cortège, alors que le
mouvement, né à l’hôpital Saint Antoine, s’est propagé à une
dizaine d’autres sites et qu’il est, selon ses partisans, d’une
ampleur inédite « depuis au moins quinze ans ».
Monsieur Hirsch « ment »
Rappelons que les grévistes dénoncent non seulement la
dégradation des conditions de travail mais protestent également
contre l’insécurité quotidienne à laquelle ils sont confrontés et
réclament une augmentation salariale de 300 euros.
Or, pour eux, les propositions de sortie de crise faites par
la direction de l’AP-HP sont « insuffisantes, sur le fond comme
sur la forme » alors même que Martin Hirsch, patron de l’AP-HP
a musclé ses premières offres. Il promet désormais seize postes
supplémentaires en plus des quarante-cinq déjà annoncés la semaine
précédente. Il s’est également engagé à augmenter le nombre de
personnels proportionnellement à l’activité.
« Cette normalisation va se traduire très rapidement par
plusieurs dizaines de créations d’emplois », peut-on ainsi lire
dans une note d’information aux personnels datée du 18
avril.
La direction du groupe a également décidé de généraliser le
taux maximum de « l’indemnité pour travaux dangereux, incommodes
ou insalubres », soit une prime mensuelle de 65 euros net
(contre 5 euros actuellement). Elle a également proposé le
versement d’une prime exceptionnelle de 250 euros net « pour
tenir compte de l’ampleur [des] efforts au cours des derniers
mois ».
Une position de la direction vivement critiquée par la CGT, «
Monsieur Martin Hirsch est hors du temps. Monsieur Martin Hirsch
ment » a ainsi asséné à France Info le docteur Christophe
Prudhomme qui souligne « Monsieur Martin Hirsch dit qu'il va
augmenter les postes. Mais Monsieur Martin Hirsch nous impose un
plan de 1 000 suppressions d'emploi par an pendant 5 ans
».
En effet, pour le syndicat c’est au minimum 700 postes qu’il
faut ouvrir pour « appliquer les recommandations
professionnelles de l'association Samu-Urgence de France pour
assurer la sécurité des patients ». Il exige en outre un
moratoire sur « toute fermeture de lit, de service et
suppression de postes ».
F.H.