Pour tenter d’en finir avec le crack

Paris, le mardi 28 mai 2019 - Plusieurs institutions et en particulier l’Agence régionale de santé (ARS) d’Île-de-France, la Ville de Paris, et la Mission interministérielle de lutte contre les drogues et les conduites addictives (MILDECA) ont uni leurs forces pour présenter un plan de lutte contre la consommation de crack dans la capitale financée à hauteur de trois millions d’euros.

L’usage de cette drogue a en effet connu une forte recrudescence ces derniers mois dans le nord-est de Paris posant un important problème social, sanitaire et sécuritaire.

Ce plan est structuré autour de quatre objectifs : « accompagner les usagers pour réduire les risques et favoriser les parcours de soin, renforcer les capacités d’hébergement et d’espaces de repos, intervenir dans l’espace public à destination tant des usagers que des habitants et améliorer la connaissance des publics concernés ».

Bien entendu l’aspect policier de la question n’a pas été évacué : « l’ambition de ce plan, c’est d’apporter de manière urgente des réponses aux riverains en garantissant l’ordre public ainsi que de sortir les consommateurs de crack du cercle infernal de l’addiction grâce à un accompagnement médical et social sur mesure », précise ainsi Michel Cadot, préfet de la région Ile de France alors que six personnes sont mortes « depuis le début de l’année » dans les environs de la « colline du crack ».

Sur le plan purement sanitaire, Aurélien Rousseau, directeur général de l’ARS déclare : « lutter contre les addictions, c'est avant tout réduire les risques pour les usagers et favoriser leur prise en charge. Mais c'est aussi avoir un impact sur la consommation, et, à terme, sur la vie de l'espace public. Pour porter cette ambition, il faut agir à plusieurs, de façon coordonnée, et inscrire l'approche médico-sociale dans une stratégie plus large, à laquelle l'ARS contribue activement ».

Pas de salle de consommation mais des « zones de tolérance »

Ces quatre objectifs sont ainsi déclinés en « 33 actions concrètes » parmi lesquelles : le renforcement des maraudes médicosociales dédiées, un financement accru de l’accompagnement et de la prise en charge des usagers de drogues en errance, le financement de 80 nouvelles places d’hébergement pérennes, qui s’ajouteront aux 72 places existantes et à une offre de lits d’urgence en hôtel social.

Si la Mairie de Paris tient à souligner que les lieux de repos prévus par le plan « ne sont pas des lieux de consommation mais des lieux d'accueil bienveillants », des « zones de tolérance » pour fumer du crack autour de certains lieux de repos, avec une présence plus souple de la police sont envisagées.

Sans surprise, ces mesures sont loin de faire l’unanimité. Déborah Pawlik, conseillère de Paris LREM déplore ainsi : « les contours de cette annonce demeurent flous comme à l’accoutumée avec la Mairie de Paris. Quel sera, notamment, le suivi social, psychologique et médical de ces personnes ? ».

Elle ajoute encore : « L’invasion du crack à Paris est un véritable fléau, il est urgent de s’en occuper de manière responsable. (…) Nous attendons des réponses précises sur la lutte contre trafic de stupéfiants. »

F.H.

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