Grippe : Immunité et vaccination chez les soignants européens

Bien que la vaccination anti-grippale soit recommandée chez les soignants en France, la couverture vaccinale est d’environ 20 % seulement. En septembre 2018, l’équipe du CHU de Rennes a proposé à un échantillon de 10 % de son personnel (choisi au hasard) un questionnaire retraçant les données démographiques et, pour les personnes vaccinées durant la saison 2017/2018, leurs motivations et leur catégorie professionnelle. En cas de non vaccination, les raisons étaient demandées. Les soignants étaient également invités à faire des suggestions pour améliorer la couverture.

De la grippe à …

Parmi 1 448 soignants sélectionnés, 985 (68.0 %) ont accepté de participer. La couverture vaccinale était de 33,5 % (n = 330/985), avec des disparités significatives entre les médecins (n = 105/121, 86,8 %), les infirmiers (n = 126/394, 31,7 %), les aides-soignants (n = 60/234, 17,9 %), et les autres paramédicaux (n = 22/85, 25,3 %) (p < 0,00001).  

Les déterminants positifs pour la vaccination étaient la protection du patient (27,9 %), celle des proches (24,4 %), et de soi-même (17,7 %). Les déterminants négatifs étaient une efficacité sub-optimale (40,2 %), des effets secondaires (23 %), le manque de temps/d’accès facile au vaccin (6,6 %).

Pour améliorer la couverture vaccinale, les soignants ont proposé une meilleure information sur le bénéfice/risque, un accès facilité à la vaccination (au restaurant, équipe mobile jour/nuit) et l’obligation vaccinale.

La rougeole, les oreillons, la rubéole et la varicelle

Pour prévenir les infections parmi les soignants susceptibles d’être infectés, et réduire la possibilité de transmission nosocomiale aux patients, les soignants non immunisés devraient être vaccinés contre la rougeole, les oreillons, la rubéole et la varicelle. Qu’en est-il dans la vraie vie ?

Afin d’apporter des éléments de réponse à cette question, une équipe italienne a étudié l’immunisation et l’adhésion à la vaccination chez les soignants de 4 hôpitaux de Lombardie.

Entre août 2017 et février 2018, 84 % des 2 610 soignants ont accepté un dépistage sérologique. Les personnels étaient immuns à 95,7 %, 89 %, 95,5 % et 97,2 % respectivement pour la rougeole, les oreillons, la rubéole, et la varicelle. A noter cependant que seulement 58 % des soignants non immuns ont ensuite accepté de se faire vacciner.

Le coût total du dépistage et de la vaccination était de 23 000 euros.

Dr Muriel Macé

Référence
Rasoloarivalona F et coll.: Prevalence and determinants of influenza vaccination in health care workers. Anesi A et coll.: Susceptibility of healthcare workers to measles, mumps, rubella and varicella. 29th European Congress of Clinical Microbiology & Infectious Diseases (ECCMID) (Amsterdam) : 13-16 avril 2019.

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