
A la suite de catastrophes naturelles type tsunami ou
tremblement de terre, on constate souvent la survenue d’épidémies
infectieuses, associées aux dommages infligés à la nature et aux
constructions, ainsi qu’aux blessures des survivants.
Une étude a analysé 37 publications concernant des infections
respiratoires (IR), survenues après les 3 plus importants tsunamis
récents à Sumatra-Andaman en 2004, à Samoa en 2009 et à Tōhoku au
Japon en 2011.
Les facteurs de risque d’IR incluaient la destruction des infrastructures de santé, des conditions socio-économiques précaires, la surpopulation des centres de réfugiés, des conditions climatiques aggravantes, l’endémicité régionale des infections, des conditions d’hygiène précaires, et un taux de couverture vaccinale insuffisant.
Hélas, il n’est pas besoin de catastrophe naturelle pour
observer la résurgence d’épidémies dans un contexte chaotique comme
on a pu l’observer au Venezuela qui a plongé dans une très grave
crise humanitaire, économique et sanitaire.
Cette situation a eu pour conséquence l’effondrement général
du système de santé, le démantèlement des structures au niveau
institutionnel, social et économique, et un exode de populations
vers les pays voisins (avec la dissémination involontaire
d’épidémies infectieuses). Depuis octobre 2018, le Venezuela a
contribué à 68 % (n = 5 525/8 091) des cas de rougeole, et à la
plupart des décès (n = 73/85) rapportés dans la région Amérique. En
2018, 96 % (n = 806/838) des cas de diphtérie de la région venaient
du Venezuela.
Dr Muriel Macé