
Le temps passant, il est désormais possible d’évaluer l’impact de la vaccination sur le risque de lésions cervicales CIN2+, lésion la plus « proche » du cancer cervical. C’est pourquoi une équipe canadienne a mis à jour une méta-analyse des travaux publiés entre 2014 et 2018. Au total 65 études réalisées dans 14 pays à revenus élevés ont été retenues : 23 concernent les infections à HPV, 29 les verrues ano-génitales et 13 les CIN2+. Au total sont cumulées les données de plus de 60 millions de personnes.
La méta-analyse montre l’impact significatif de la vaccination sur les 3 critères examinés, dans les 9 premières années suivant le début de la vaccination. Pendant cette période, la prévalence des infections à HPV a diminué en moyenne de 83 % chez les filles de 13 à 19 ans et de 66 % chez les femmes de 20 à 24 ans. Les diagnostics de verrues ano-génitales ont diminués de 67 % chez les jeunes filles de 15 à 19 ans, de 54 % chez les femmes de 20 à 24 ans, mais aussi de 35 % chez les femmes de 25 à 29 ans. Ceux de CIN 2+ diminuent quant à eux de 51 % parmi les jeunes filles dépistées de 15 à 19 ans et de 31 % parmi les femmes de 10 à 24 ans.
Protection croisée et collective
Il apparaît aussi que le vaccin favorise une protection croisée, contre les HPV 31, 33 et 45, qui diminuent de 54 % chez les filles de 13 à 19 ans, et un effet de protection collective, avec une réduction de l’incidence des verrues génitales, de 48 % chez les garçons de 15 à 19 ans et de 32 % chez les jeunes hommes de 20 à 24 ans.L’impact de la vaccination est supérieur dans les pays ayant
étendu la vaccination à plusieurs catégories d’âge (incluant les
femmes de plus de 18 ans et des « rattrapages ») et dans
lesquels la couverture vaccinale est élevée, en comparaison avec
ceux où la vaccination a été limitée à une seule catégorie
d’âge.
Dr Roseline Péluchon