
Q.H.
Q.H.
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pour autant qu'on puisse en juger, en se fondant sur les informations données ici : le refus de réanimer cette patiente en cas de nouvel arrêt cardiaque ne poserait a priori aucun problème légal en France. Cela entrerait clairement dans le cadre de la loi Leonetti qui vise à éviter l'acharnement thérapeutique ou l'obstination déraisonnable, comme on voudra. On peut admettre qu'un arrêt cardiaque serait une "bonne façon de partir" (désolé si ça choque) pour une personne dans l'état qu'on nous décrit ici, et que ce ne serait pas lui rendre service que de tenter de la réanimer ; ce n'est même pas de l'euthanasie passive, c'est plutôt me semble-t-il du bon sens et de l'humanisme.
En tout cas ça ne poserait pas de problème en France, mais ça en pose en Espagne, comme quoi les sociétés n'évoluent pas à la même vitesse dans tous les domaines, en bien comme en mal : les Espagnols sont beaucoup plus "compréhensifs" que nous pour ce qui est de la PMA mais plus restrictifs par rapport à l'acharnement thérapeutique. Ce n'est surtout pas à nous de leur donner des leçons, à eux en tant que peuple souverain de régler cela comme ils l'entendent.
Le cas de V. Lambert était radicalement différent, en dépit de toutes les tentatives d'enfumage dont il a été l'objet : il s'agissait aussi d'une personne lourdement handicapée sur le plan neurologique (c'est la seule similitude) sur laquelle a été pratiquée une euthanasie active, la méthode retenue ayant été celle de la privation d'apports hydriques jusqu'à ce que mort s'ensuive. Cette méthode peut sembler barbare, et elle l'est, même si on cherche tant bien que mal à en atténuer l'horreur en lui associant une "sédation profonde" (et désolé pour mes contradicteurs, mais je n'ai toujours pas compris pourquoi un "légume" comme ils disaient si élégamment avait besoin d'être sédaté, puisqu'il ne ressentait rien, par définition…), mais fallait en passer par là pour lui donner une apparence de conformité à la loi française, qui interdit encore (pour combien de temps?) l'euthanasie active, quitte à tordre quelque peu la loi Leonetti.
Que de tartufferie, messieurs dames…
Dr Jean-Marc Ferrarini