
Paris, le vendredi 19 juillet 2019 - Le gouvernement a pris ce
jeudi un arrêté visant à favoriser la création de nouvelles salles
de consommation à moindre risque (SCMR), plus connus sous le nom de
salles de shoot. Ces locaux seront également désormais ouverts aux
fumeurs de crack.
Le 17 octobre 2016 ouvrait, à l’hôpital Lariboisière à Paris,
la première salle de shoot de France, un local où les toxicomanes
peuvent consommer de l’héroïne dans les meilleures conditions
sanitaires possibles, grâce à un matériel stérile et une assistance
médicale.
Depuis, une seule autre SCMR a ouvert en France, à Strasbourg,
au nouvel Hôpital civil. Le gouvernement a cependant ouvert la
porte à la création de nouvelles salles de shoot ce jeudi. Le
ministère de la Santé a en effet pris un arrêté qui fait passer la
durée minimum d’ouverture d’un SCMR de trois à un an. Les
municipalités pourront donc ouvrir de tel locaux sans craindre de
dépasser la fin de la période d’expérimentation de ce dispositif,
prévu pour 2022. Une réforme particulièrement pertinente alors que
les administrations locales sont actuellement très réticentes à
ouvrir de tels lieux à l’approche des élections municipales de mars
2020. Les projets de salles de shoot de Bordeaux et de Saint-Denis
sont en de fait au point mort et, à Marseille, le conseil municipal
a, le mois dernier, repoussé l’ouverture de sa SCMR sine
die.
Il faut dire que les salles de shoot de Strasbourg et surtout
de Paris sont très peu appréciées par les riverains, beaucoup se
plaignant de l’augmentation de l’insécurité et de la consommation
de drogue aux abords de la salle. À ces critiques, l’association
Gaia, qui gère la salle de shoot parisienne, répond que la création
de la salle a grandement amélioré la qualité de vie des
toxicomanes.
En outre, l’arrêté prévoit que les salles de shoot ne seront
plus réservées aux consommateurs de drogues injectables, mais
également aux usagers de drogue par inhalation, c’est-à-dire aux
fumeurs de crack. Cependant, l’association Gaia, qui accueille déjà
200 héroïnomanes par jour dans ses locaux, a d’ores et déjà annoncé
qu’elle n’était pas en capacité d’accueillir les fumeurs de crack,
bien trop nombreux dans la capitale.
Q.H.