
Lors de la puberté, l’activation de l’axe gonadotrope, associée à celle de l’axe somatotrope, stimule la croissance osseuse. La chronologie de la puberté et le développement osseux sont avant tout sous la dépendance de facteurs héréditaires. Il a été montré qu’une puberté plus tardive était associée à une DMO plus faible chez les adolescents et les adultes, et à une augmentation ultérieure du risque ostéoporotique.
Afin de préciser l’impact de l’âge de la puberté sur l’acquisition de la masse osseuse, une étude réalisée à partir des données de l’Avon Longitudinal Study of Parents and Children, cohorte prospective initiée en 1991 dans le sud-ouest de l’Angleterre, a inclus plus de 6 000 enfants, autant de filles que de garçons. Entre 10 ans et 25 ans, jusqu’à six ostéodensitométries leur ont été faites, régulièrement à 10, 12, 14, 16,18 et 25 ans. Cette étude a analysé l’impact de l’âge de la puberté, déterminé à partir de l’âge du pic de croissance (APC), sur l’acquisition de la masse osseuse, mesurée par la variation de la DMO.
Un déficit en DMO qui persiste à l’âge adulte
L’âge moyen du pic de croissance a été de 11,6 (± 0,8) ans
chez les filles et de 13,5 (± 0,9) ans chez les garçons.
L’augmentation de la densité osseuse apparaît plus rapide et plus
importante chez les garçons que chez les filles. Dans l’intervalle
compris entre un an avant et deux ans après l’APC, la DMO a
augmenté en moyenne de 0,139 g/cm2/an chez
les garçons et de 0,106 g/cm2/an chez les
filles.
Plus l’APC a été tardif, plus l’augmentation de la DMO a été
rapide ; elle était maximale entre 14 et 16 ans, tant chez les
garçons (+0,013 g/cm2/an) que chez les
filles (+0,014 g/cm2/an). Elle était plus
importante chez les garçons que chez les filles entre 16 et 18 ans
et a diminué chez les garçons comme chez les filles entre 18 et 25
ans.
Ce déficit de DMO, qui persiste à l’âge adulte, a été retrouvé
sur les sites préférentiels des fractures ostéoporotiques (rachis
et fémur). La poursuite de la surveillance permettrait de savoir
comment ce risque évolue au fil du temps.
Ces résultats devraient encourager les jeunes femmes qui ont été réglées plus tardivement à avoir une activité physique adaptée et une alimentation riche en protéines, en calcium, et en vitamine D afin demaintenir leur capital osseux.
Dr Catherine Vicariot