
Les auteurs constatent qu’il existe de façon significative une différence globale entre la variabilité de la fréquence cardiaque au repos chez les adultes avec TSA et chez les sujets-témoins. Par rapport au groupe-contrôle, cette variabilité est « particulièrement réduite » chez les personnes avec autisme, ce qui traduirait alors « une activité parasympathique plus faible. » Mais il faut considérer que deux autres facteurs sont aussi associés, dans ce contexte, à une variabilité réduite de la fréquence cardiaque : « la prise de médicaments psychotropes et l’existence de certaines comorbidités. »
Un facteur de risque cardiovasculaire
Pour les auteurs, cette étude révèlerait néanmoins une altération globale de la régulation de l’activité vagale et de la balance physiologique entre l’activité sympathique et l’activité parasympathique. Comme ce type de perturbations du système nerveux autonome est connu pour être associé avec un large éventail de risques pour la santé (comme une tachycardie ou une hypertension artérielle) et avec un risque accru de maladies cardiovasculaires ultérieures, on peut vraisemblablement y voir « un mécanisme important » d’aggravation potentielle du risque cardiovasculaire chez les personnes avec TSA, ce qui justifie des travaux plus approfondis à ce sujet.D’autre part, comme cette recherche confirme la réduction de la variabilité de la fréquence cardiaque chez les adultes avec TSA, à l’instar des observations analogues déjà faites dans d’autres problèmes de santé mentale, et comme ce phénomène constitue « un facteur de risque modifiable », les auteurs soulignent l’intérêt des interventions pour améliorer cette variabilité de la fréquence cardiaque. Dans l’espoir de diminuer l’intensité du risque cardiovasculaire chez les adultes avec TSA, ces interventions peuvent comporter notamment « la pratique de l’exercice physique, la réduction du poids, et une meilleure gestion des médicaments » (psychotropes).
Dr Alain Cohen